Moscou souhaite d’abord la résolution des problèmes avec Rome
Moscou: Vsevolod Chaplin l’assure: pas de rencontre entre Alexis II et Benoît XVI
Lyon, 14 septembre 2005 (Apic) Le patriarcat de Moscou souhaite la résolution des problèmes avec l’Eglise catholique avant toute rencontre d’Alexis II avec Benoît XVI, a déclaré à I.Media, partenaire de l’Apic, Vsevolod Chaplin, vice-président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, en marge de la rencontre de Sant’Egidio à Lyon (France).
«Nous sommes tout à fait prêts à une rencontre entre le patriarche Alexis II et le pape. Il faudra auparavant résoudre les problèmes entre les deux Eglises. Nous ne voulons pas une rencontre juste pour se serrer la main devant les caméras, mais réellement résoudre les problèmes qui font souffrir nos fidèles». Pour Vsevolod Chaplin, la rencontre entre les deux primats doit être l’expression des solutions aux problèmes et non pas une tentative de créer de fausses impressions, comme si tout allait bien. «De mon point de vue, je suis heureux de l’assurance apportée en début de semaine à Lyon par le cardinal Walter Kasper, à savoir que «le prosélytisme n’est pas la stratégie de l’Eglise catholique romaine envers les Eglises orthodoxes». «Mais nous voudrions voir des changements à un niveau concret».
Quels changements? «Je pense au fait de cesser la guerre missionnaire parmi les populations nées orthodoxes. Pour moi, cela est absolument nécessaire. Par exemple, il est très difficile de comprendre pourquoi l’Eglise greco-catholique en Ukraine a eu besoin de doubler le titre de métropolitain de Kiev, en créant son propre métropolite de Kiev. Je pense que l’Eglise catholique romaine ne serait pas contente si on nommait un pape orthodoxe à Rome. C’est presque la même chose quand elle nomme un métropolite greco-catholique à Kiev. En réalité, les gens n’oublient pas de telles choses et les actions comme celle de créer un titre métropolite pour l’Eglise gréco-catholique en Ukraine ou établir de nouveaux diocèses en différents endroits crée une vraie souffrance chez les orthodoxes. Le cardinal Kasper a dit que l’Eglise greco-catholique est un pont entre l’ouest et l’est. Je crains que ce ne soit un pont miné, qui puisse exploser». Vsevolod Chaplin reproche enfin à Rome d’avoir procédé à la nomination d’un évêque de Kiev. «Nous sommes affectés», dit-il. (apic/imedia/ar/pr)