Après des années de violence, les Mozambicains ont retrouvé l'espoir d'une vie meilleure | © Abdullah Harun Ilhan/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
International

Mozambique: le pape salue le «courage de la paix»

Forts du «courage de la paix», les Mozambicains doivent s’engager pour la dignité de tous, a demandé le pape François lors de son premier discours à Maputo, le 5 septembre 2019. Il a ainsi salué l’accord signé il y a quelques semaines entre le gouvernement et l’ex-rébellion, entrée dans l’opposition mais dont certains groupes avaient gardé les armes.

Le pontife a commencé sa première journée complète au Mozambique par une visite de courtoisie au chef d’Etat, Filipe Nyusi. Puis, les deux hommes ont retrouvé les autorités du pays réunies dans une salle du palais de Ponta Vermelha. Dans son mot de bienvenue, Filipe Nyusi a expliqué vouloir «une nation où la non-violence est vécue par tous» pour «cultiver la confiance dans la diversité». Au cours de son allocution, il a notamment récité la prière de saint François d’Assise débutant par «Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix».

«Fils d’une même terre»

Le récent accord définitif de paix entre le gouvernement et l’opposition, s’est enthousiasmé le pape dans son discours, permet d’ouvrir un «avenir redessiné de paix et de réconciliation». Grâce aux efforts de ces dernières années, la paix peut devenir la «norme» et le «critère régulateur des relations humaines». Ainsi, les Mozambicains ont le «courage de la paix», celui de se reconnaître les uns les autres comme «fils d’une même terre».

La paix, a poursuivi le successeur de Pierre, est un «travail ardu, constant et sans trêve», car il ne s’agit pas seulement de l’absence de conflit mais aussi de «l’engagement inlassable» pour la dignité de chacun. Cela doit être fait «avec détermination, mais sans fanatisme, avec courage mais sans exaltation». «Non à la violence qui détruit, oui à la paix et à la réconciliation!», a résumé l’évêque de Rome. D’autant que la paix permet le développement qui doit selon lui encore être consolidé dans ce pays, le 7e plus pauvre au monde.

La nature mozambicaine, une «bénédiction»

Par ailleurs, a assuré le primat d’Italie, le Mozambique est une «nation bénie» par la richesse de son environnement. Il faut «sauvegarder cette bénédiction», a-t-il pressé tout en affirmant que la protection de la terre était aussi la «protection de la vie». Il s’est ainsi élevé contre la «tendance au pillage et à la spoliation», plaidant pour un développement «productif, substantiel et inclusif».

En ouverture de son allocution, le pape François avait tenu à adresser des «paroles de proximité et de solidarité» aux victimes des cyclones Idai et Kennai qui se sont récemment abattus sur ce pays d’Afrique. «Je partage votre angoisse» face à cette situation si dure aux conséquences dévastatrices, a-t-il assuré. S’exprimant devant les autorités, le pape a ainsi demandé que la sollicitude de tous les acteurs du pays ne leur fassent pas défaut.

Après ce premier discours de ce 31e voyage apostolique, le pontife argentin doit se diriger vers le pavillon Maxaquene pour une rencontre interreligieuse avec les jeunes. (cath.ch/imedia/xln/rz)

Après des années de violence, les Mozambicains ont retrouvé l'espoir d'une vie meilleure | © Abdullah Harun Ilhan/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
5 septembre 2019 | 11:53
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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