Vue sur la Frauenkirche de Munich, au cœur de la zone piétonne © Bernard Litzler
Dossier

Munich-Freising: le deuxième diocèse d’Allemagne

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Munich-Freising, l’un des plus grands diocèses d’Allemagne, après celui de Cologne, est pris dans la tourmente, suite aux révélations du rapport indépendant sur les abus commis dans l’archidiocèse entre 1945 et 2019. Portrait d’un diocèse qui compte 1,6 million de catholiques répartis en 747 paroisses.

Vers l’an 724, Saint Corbinien, originaire d’Arpajon près de Paris, est arrivé à Freising en tant qu’évêque itinérant et prêché la foi chrétienne en Bavière. L’évêché de Freising fut érigé en 739 et devint le centre culturel de la Bavière. Lors de la sécularisation de 1802, l’évêché de Freising a été supprimé, le pape Pie VII a défini en 1821 le territoire de l’archevêché de Munich et Freising. Il a été dirigé de 1977 à 1982 par le cardinal Joseph Ratzinger, qui deviendra plus tard le pape Benoît XVI. Depuis 2008, le cardinal Reinhard Marx est à sa tête. Il a succédé au cardinal Friedrich Wetter qui a mené le diocèse pendant 25 ans.

1,6 million de catholiques

Environ 1,61 million de catholiques font partie de l’archidiocèse ce qui représente environ 42% des 3,8 millions de personnes vivant sur son territoire qui couvre la majeure partie de la Bavière. On compte 747 paroisses, regroupées en 40 doyennés, eux-mêmes regroupés en trois régions pastorales placées sous la responsabilité de trois évêques auxiliaires.

A ses 586 prêtres s’ajoutent 133 diacres et quelque 600 agents pastoraux laïcs hommes et femmes. A cela s’ajoutent les professeurs de religion, les collaborateurs des paroisses, des crèches et des écoles, des institutions ecclésiastiques ainsi que des centres de congrès et de formation. Au total, environ 16’000 hommes et femmes sont au service de l’Église dans le domaine de l’archidiocèse.

Environ 30’000 autres collaborateurs travaillent au sein de la Caritas et des associations et institutions spécialisées affiliées. La vie ecclésiale dans l’archidiocèse est également portée par les bénévoles qui se comptent par dizaines de milliers dans des dizaines d’associations ou groupements.

Vie consacrée

L’archidiocèse de Munich-Freising compte aussi de nombreux monastères et couvents. 1’437 religieuses dans 112 établissements et 461 religieux dans 42 établissements travaillent dans la pastorale, le travail social, la formation et d’autres services.

L’archidiocèse et ses fondations ecclésiastiques comptent 24 écoles et 446 établissements d’accueil de jour pour enfants, recevant quelque 50’000 jeunes.

Diaconie

La diaconie se développe dans plus de 1’000 institutions et services souvent gérés par l’association Caritas. En font partie 573 établissements d’accueil pour enfants, 80 foyers et ateliers pour personnes handicapées, environ 120 établissements pour personnes âgées ainsi qu’une cinquantaine de foyers et d’établissements hospitaliers pour enfants et adolescents. L’aide aux réfugiés est également un domaine de travail important: plus de 400 personnes travaillent dans le domaine de la migration et de l’intégration. Un autre point fort est le conseil conjugal et familial, un service d’assistance téléphonique etc.

Financé par l’impôt ecclésiastique

La majeure partie du financement des ces nombreux services provient de l’impôt ecclésiastique obligatoire. Le reste étant couvert par des contributions publiques, des dons et les revenus de biens propres telles les fondations.

Les revenus totaux de l’archidiocèse en 2020 se sont élevés à environ 864 millions d’euros dont 647 millions d’impôts ecclésiastiques. L’archevêché a reçu 130 millions d’euros de subventions publiques pour le fonctionnement des écoles, l’enseignement religieux ou les crèches. Le résultat de l’archidiocèse s’est soldé par un bénéfice de 33 millions d’euros. (cath.ch/mp)

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Vue sur la Frauenkirche de Munich, au cœur de la zone piétonne © Bernard Litzler
20 janvier 2022 | 18:08
par Maurice Page

Un rapport indépendant sur les abus commis dans l’archidiocèse de Munich-Freising entre 1945 et 2019, présenté lors d’une conférence de presse le 20 janvier 2022, accuse Benoît XVI «de comportement fautif» dans la gestion de quatre cas d’abus sexuels.

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