Musées du Vatican: Raphaël ne fut «pas seulement un peintre»

Le 6 avril 1520 mourait Raffaello Sanzio, dit Raphaël. L’Italien laisse en héritage à l’humanité une immense œuvre picturale, mais «pas seulement», explique la directrice des Musées du Vatican Barbara Jatta. Elle souligne son travail également en tant qu’architecte et conservateur, dans un article paru dans L’Osservatore Romano le 4 avril 2020.

Les Musées du Vatican ont inauguré une grande exposition (5 mars-14 juin 2020) que devaient compléter de nombreux autres événements consacrés au peintre Raphaël à l’occasion du cinq-centième anniversaire de sa mort. La pandémie de coronavirus ayant mis en arrière-plan ces célébrations, Barbara Jatta a confié vouloir décaler la date de fin de l’exposition afin que le plus possible de visiteurs puissent en profiter.

Raphaël ne fut «pas seulement un peintre», déclare Barbara Jatta, revenant sur l’importance de sa contribution artistique et intellectuelle. Si l’exposition actuelle, mise entre parenthèse par l’épidémie, rend hommage à celui que l’on surnommait le ‘Divin peintre’, il fut aussi, rappelle-t-elle, un grand architecte et un conservateur décisif pour le patrimoine de Rome.

Architecte de la fabrique de Saint-Pierre

Raphaël a vécu dans la Ville Eternelle pendant douze ans, de 1508 à 1520, sous les pontificats de Jules II et Léon X, à une époque où se croisaient tant de grands artistes, intellectuels et théologiens.

Sa rencontre avec Léon X (1513-1521) fut décisive, affirme Barbara Jatta, puisque ce dernier le nomme architecte de la fabrique de Saint-Pierre, l’organisation en charge du patrimoine artistique et architectural des papes et, à l’époque, de la construction de la basilique.

Une «sensibilité raphaélesque»

Il développe dès 1515, à la suite de l’architecte Bramante, ce qui deviendra le «style classique» de Saint-Pierre de Rome, explique la directrice des Musées du Vatican. Les travaux de la basilique, auquel il apportera une contribution décisive, seront terminés bien après sa mort, en 1626. On doit aussi à Raphaël la très belle coupole de la chapelle Chigi de la basilique romaine Santa-Maria-del-Popolo ou encore la loggia du deuxième étage du Palais apostolique dans le Vatican.

Mais ce n’est pas tout: Léon X lui a aussi confié la charge de ‘Conservateur des Antiquités’, avec pour mission de préserver le patrimoine antique de Rome. De ce fait, souligne Barbara Jatta, les Musées du Vatican portent encore aujourd’hui l’héritage cette «sensibilité raphaélesque» d’attention aux trésors d’art et d’histoire du passé de la ville. (cath.ch/imedia/cd/be)