Nazareth : Les chrétiens très déçus de ne pas recevoir le pape François
« Nazareth a été sacrifiée », déplore Mgr Marcuzzo
Nazareth, 17 mars 2014 (Apic) Les chrétiens de Nazareth regrettent beaucoup que le pape François ne leur rende pas visite lors de son prochain voyage en Terre Sainte à la fin du mois de mai. « Malheureusement l’étape de Nazareth a été sacrifiée pour des raisons de temps et de priorités », a déploré le 17 mars 2014 Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, vicaire du patriarcat latin pour Israël.
Recevant des visiteurs d’Aide à l’Eglise en détresse, Mgr Marcuzzo a relevé qu’après Paul VI il y a cinquante ans, Jean-Paul II et Benoît XVI ont visité Nazareth. « Nous aurions aimé que les chrétiens de Nazareth puissent rencontrer le pape François, ici chez eux. Mais la brièveté du voyage ne le permet pas. » Les chrétiens de Galilée pourront se rendre à Bethléem pour la messe du pape, mais l’aspect symbolique n’est pas le même.
Pour Mgr Marcuzzo, il n’y a rien de plus légitime que le pape visite le mémorial de la Shoah à Yad Vashem, par contre son passage ‘obligé’ au Mont Herzl, qui doit son nom à Theodor Herzl, le fondateur du sionisme, est symboliquement un affront pour les Arabes. « Le pape ne pouvait même pas refuser. Cette visite est devenue obligatoire pour toutes les hôtes officiels d’Israël. »
Justice, pardon et pauvreté
Pour Mgr Marcuzzo. Le but principal de la visite du pape François outre la rencontre avec le patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée Ier est d’oeuvrer pour la paix. La paix est en effet la première condition pour l’avenir des chrétiens au Proche Orient et pas seulement en Israël et en Palestine. « Dans ce sens la paix est aussi un enjeu pastoral. »
Pour atteindre la paix il faut d’abord obtenir la justice cela passe par l’égalité et par le respect des droits humains. En Israël les arabes et en particuliers les chrétiens sont toujours des citoyens de seconde classe. Certes il n’y a pas de persécutions mais des chrétiens ne veulent pas être considérés comme des hôtes qui seraient seulement tolérés. Ils veulent être des citoyens de plein droits ne souffrant d’aucune discrimination pour leur établissement, leurs déplacements, l’accès aux études ou au marché du travail « Cette justice est particulièrement nécessaire pour l’Etat d’Israël à cause de la très grande diversité d’origine de ses citoyens. »
En plus de la justice, le pape François devrait parler pardon et réconciliation. Ces deux valeurs plus spécifiquement chrétiennes sont indispensables pour envisager l’avenir de la région. Pour Mgr Marcuzzo, le pape François, comme l’avait fait Benoît XVI, d’évoquer explicitement la question palestinienne qui est la ‘mère’ de toutes les crises du Proche-Orient.
Enfin le pape devrait porter une attention particulière au problème de la pauvreté très présente en Palestine comme en Israël. Une pauvreté qui a sa source dans l’absence de paix. Sans paix il n’ y a en effet pas d’échanges, ni de collaboration, ni de solidarité. (apic/mp)




