Les Huguenots à Neuchâtel, lumière sur une solidarité protestante

Les Huguenots, ces réfugiés protestants français, ont trouvé une chaleureuse terre d’accueil à Neuchâtel, au cours des XVI et XVII siècles. Une exposition retrace leur héritage dans la ville et met en lumière la solidarité inter-protestante existant à cette époque.

Environ 300’000 Huguenots ont quitté la France à la suite à la persécution des autorités catholiques, notamment lors des dragonnades et suite à la révocation de l’édit de Nantes, en 1685. Les cantons protestants de Suisse, en particulier Neuchâtel, en accueillirent des milliers.

Dans le cadre du jubilé des 500 ans de la Réforme, L’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) a décidé de rappeler au public leur histoire et ce qu’ils ont apporté à la cité. Dans ce cadre, l’EREN inaugure le 6 juin 2017, au Temple du Bas, une exposition consacrée à ces réfugiés de la première heure.

Dynamisme et valeurs d’ouverture

Des affiches informatives retracent en particulier le parcours de certaines familles huguenotes qui se sont installées à Neuchâtel ou ont simplement transité par la ville. Depuis mars dernier, dans le cadre de la démarche «Sur les pas des Huguenots», plusieurs balades ont permis de découvrir des lieux emblématiques de la cité lacustre, en rapport avec la présence de cette population.

L’objectif de l’exposition du Temple du Bas est tout d’abord de remonter dans le temps pour percevoir l’apport de ces migrants pour la région, explique à cath.ch Elisabeth Reichen, qui a organisé la manifestation. Nombre d’entreprises qui sont aujourd’hui des symboles économiques régionaux, notamment dans l’horlogerie ou la chocolaterie, ont été créées par des Huguenots, rappelle la responsable de l’EREN. On retrouve dans ce cadre des patronymes fort connus, à l’instar des Suchard ou des Pourtalès. Leur apport a aussi été sensible en termes de valeurs, avec leur volonté de construire un monde plus libre et tolérant.

Parallèle avec l’actualité

Elle précise qu’à l’époque, l’accueil de ces protestants français n’a pas été une mince affaire. Ils sont arrivés, lors de certaines vagues, en grandes quantités, et leur intégration a été compliquée pour la ville de Neuchâtel. Les habitants de l’époque ont néanmoins toujours fait preuve d’une grande ouverture et solidarité, assure-t-elle. Elisabeth Reichen s’attend également que les visiteurs de l’exposition tirent eux-mêmes un parallèle avec la situation actuelle des réfugiés dans notre pays. (cath.ch/reformes/rz)