L’église rouge devient la quatrième basilique du diocèse

Neuchâtel: Notre-Dame de l’Assomption est élevée au rang de Basilique Mineure

Neuchâtel, 2 novembre 2007 (Apic) L’église Notre-Dame de l’Assomption, à Neuchâtel, a été élevée au rang de «Basilique Mineure». Dans un décret daté du 8 août 2007, le Saint-Siège a accordé ce titre et cette dignité, «avec tous les droits et les concessions liturgiques appropriés selon les règles».

La paroisse de Notre-Dame de l’Assomption de Neuchâtel a annoncé cette nouvelle le 2 novembre par le biais d’un dossier de presse. Il s’agit de la quatrième église du diocèse élevée au rang de basilique, après celles de Notre-Dame à Fribourg, à Genève et à Lausanne (au Valentin), et la 10e en Suisse.

La requête a été rédigée en 2005 par le curé Philippe Baudet avec les responsables de la paroisse, puis transmise à l’évêque, Mgr Bernard Genoud, par le vicaire épiscopal. Le préavis favorable (»nihil-obstat») a été accordé par la Conférence des évêques suisses la même année, et le dossier a été transmis par l’intermédiaire du nonce apostolique à la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements en 2005, peu avant le décès de Jean Paul II. La paroisse Notre-Dame de l’Assomption espérait alors que l’élévation au rang de basilique coïnciderait avec le centenaire de l’inauguration de son église, en 2006, mais le dossier avait dû retourner à Neuchâtel pour des compléments d’information. C’est donc en août 2007 que la requête a été acceptée par la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements, au nom du pape. Le décret d’autorisation est signé de l’archevêque Albertus Malcom Ranjith et de Franciscus Borgia Tran Van kha, respectivement secrétaire et chef de service de cette congrégation.

Un rôle central dans le canton

Ce changement va renforcer le rôle central de l’église de «Notre-Dame de l’Assomption» dans le canton de Neuchâtel, mais ne va pas bouleverser la vie de la paroisse. Il se peut que «l’église rouge» devienne par exemple une étape privilégiée lors de pèlerinages, ou que les liturgies à dimension régionale s’y déroulent plus fréquemment, selon son équipe pastorale. Le Saint-Siège demande en outre que soient célébrés de façon particulière la fête de la Chaire de Saint Pierre (le 22 février), la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul (le 29 juin), l’anniversaire de l’élection du Souverain Pontife (pour ce pontificat: le 19 avril), soit trois fêtes qui «montrent le lien particulier entre la Basilique Mineure et le siège romain de Pierre». Le pavillon basilical et les clés de Saint Pierre peuvent figurer sur tous les éléments liés à la Basilique Mineure

Le signe le plus visible pour marquer le changement prendra la forme d’une fête à laquelle seront conviés les catholiques neuchâtelois le 29 juin 2008, justement à la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul.

«Un signe de reconnaissance du rôle particulier joué par cette église dans le canton et un signe de reconnaissance pour les catholiques neuchâtelois dans le diocèse»: c’est ainsi qu’est interprétée l’élévation de cette église par la paroisse Notre-Dame de l’Assomption. Dans son dossier de presse, celle-ci met également en évidence «l’esprit oecuménique» qui l’anime et «l’existence de l’Eglise catholique en terre réformée et qui prend ses racines dans l’histoire chrétienne de ce lieu».

Encadré 1:

Les conditions pour devenir basilique

Parmi les églises d’un diocèse, la première place et la plus grande dignité reviennent à l’église cathédrale, où se trouve la «cathedra», le siège épiscopal. Ensuite suivent les églises paroissiales, qui sont les sièges des diverses communautés du diocèse. Parmi ces églises, quelques-unes ont une importance spéciale dans la vie liturgique et pastorale. Elles peuvent être honorées par le Souverain Pontife du titre de Basilique Mineure, titre qui montre un lien spécial avec l’Eglise romaine et le Souverain Pontife.

La Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements exige, pour l’octroi du titre de Basilique Mineure, le respect des conditions suivantes:

– L’église pour laquelle on demande le titre de Basilique doit être le centre d’une activité liturgique et pastorale particulièrement actives.

– L’église en question doit avoir des dimensions appropriées et un choeur suffisamment grand.

– Il faut que cette église jouisse d’une grande renommée dans le diocèse, qu’elle présente une importance historique et son ornementation artistique soit reconnue.

– Afin que dans cette église, les célébrations des différents moments soient faites comme il convient, il faut un nombre approprié de prêtres attribués à cette église.

Encadré 2:

Une église qui se démarque de la couleur jaune de Neuchâtel

Connue sous le nom de «église rouge» en raison de la teinte de ses murs en grès, l’église de Notre-Dame de l’Assomption a remplacé au début du 20e siècle la chapelle de la Maladière, devenue trop petite. Entre 1850 et 1900, la population avait triplé en ville de Neuchâtel, et le nombre de catholiques avait augmenté au moins dans les mêmes proportions en raison de l’immigration. L’inauguration de l’église de Notre-Dame de l’Assomption, en 1906, a été interprétée par la communauté catholique locale comme une reconnaissance de sa vie et de son existence.

Sa couleur rouge caractéristique provient de son matériau de construction, le grès d’Alsace. «Mais il y a très probablement volonté de la part de la communauté catholique de se démarquer de la couleur jaune qui caractérise la ville», estime l’historien Vincent Callet-Molin, auteur en 2006 d’un ouvrage sur la présence catholique à Neuchâtel de 1806 à 2006, à l’occasion des 100 ans de l’église Notre-Dame de l’Assomption et du 200e anniversaire du rétablissement du culte catholique dans le canton. Quant au style gothique, il se situe dans la continuité d’autres monuments catholiques de Suisse romande, notamment les cathédrales de Fribourg et de Lausanne. Mais à partir de 1950, l’esthétique gothique et la couleur rouge sont remis en question, affirme Vincent Callet-Molin, interrogé par l’Apic dans le cadre du centenaire de cette église. Ce qui explique qu’en 1980, alors qu’une rénovation était rendue nécessaire, la question de sa destruction a été posée, avant d’être rejetée. Le bâtiment, en très mauvais état, était aussi devenu trop grand, du fait que la paroisse a été divisée en quatre secteurs.

(apic/com/bb)

2 novembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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