Nicaragua: Le président Daniel Ortega invite le pape Benoît XVI à visiter le Nicaragua

Relations avec l’Eglise catholique qualifiées de «sereines»

Managua, 17 juillet 2007 (Apic) Le président Daniel Ortega a invité le pape Benoît XVI à visiter le Nicaragua «quand il l’estimera opportun», selon la chancellerie à Managua. Ortega a transmis l’invitation par le biais du chancelier nicaraguayen Samuel Santos, qui se trouvait en visite de travail en Italie. Il l’a remise au secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.

Selon une note de la chancellerie à Managua, Samuel Santos a expliqué à cette occasion à Mgr Mamberti les objectifs du gouvernement nicaraguayen pour lutter contre la pauvreté qui frappe une grande partie de la population. En 1983, le pape Jean Paul II avait visité une première fois le pays quand Daniel Ortega était à la tête de la Junte de Gouvernement de Reconstruction Nationale.

La rencontre s’était mal passée, en raison de la confrontation idéologique qui agitait l’Amérique centrale à cette époque. Au Nicaragua, les attaques sanglantes contre le gouvernement sandiniste étaient menées par la «contra», des groupes armés soutenus par les Etats-Unis qui semaient la mort et la désolation dans le pays.

Le pape Jean Paul II, qui avait alors publiquement admonesté le ministre de la culture, le Père Ernesto Cardenal, sympathisant de la théologie de la libération, avait été interrompu lors d’une messe sur une grande place de Managua par les mères de jeunes assassinés qui criaient: «Nous voulons la paix!»

L’Eglise hiérarchique et l’Eglise «populaire»

Durant la première période de gouvernement de Daniel Ortega, la confrontation avec l’Eglise hiérarchique était très vive, tandis qu’une petite «Eglise populaire» enracinée dans les campagnes et les bidonvilles soutenait le processus révolutionnaire et les transformations sociales. Plusieurs prêtres faisaient alors partie du gouvernement sandiniste. Aujourd’hui, la situation a changé et Daniel Ortega, l’ancienne «bête noire» de l’Eglise catholique, bénéficie du soutien du cardinal Miguel Obando y Bravo, ancien archevêque de Managua, qui fut longtemps son adversaire.

Le président Ortega l’a nommé cette année coordinateur de la Commission Nationale de Réconciliation, nomination autorisée par le pape Benoît XVI malgré l’opposition d’une partie de l’épiscopat du pays. Selon le représentant du Saint-Siège à Managua, le nonce apostolique Jean Paul Gobel, les relations avec le gouvernement actuel sont «sereines». (apic/kna/nd/be)

17 juillet 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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