Nigeria: Près de 20'000 églises chrétiennes attaquées ou détruites par Boko Haram

En 16 ans, le groupe djihadiste Boko Haram du Nigeria a attaqué et détruit 19’100 églises dans le pays, a indiqué l’ONG International society for civil liberties and rule of law.

Dans un rapport mis à jour le 28 septembre 2025, l’ONG a précisé qu’environ 1200 églises sont attaquées par an, soit 100 par mois ou encore plus de trois par jour, depuis le début de la lutte armée du groupe religieux musulman, en juillet 2009.

S’appuyant sur des statistiques recueillies auprès de multiples sources,  elle a ajouté que les statistiques publiées par la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) le 12 mars 2025, indiquant qu’entre 2015 et mars 2025, au moins 145 prêtres catholiques ont été enlevés, 11 tués et quatre portés disparus sont sous-estimées. «Nos enquêtes approfondies révèlent qu’au moins, ce sont 160 prêtres catholiques qui ont été enlevés entre août 2015 et septembre 2025. Parmi eux, au moins 12 tués.»

Au moins 600 enlèvements de religieux chrétiens

Au total, ce sont environ 600 religieux chrétiens, dont 250 prêtres, séminaristes et religieuses catholiques, qui ont été enlevés depuis 2009. «Des dizaines parmi eux ont été tués à coups de machette ou disparu sans laisser de traces jusqu’à ce jour».

En outre, 100 autres pasteurs de l’Organisation des Églises instituées africaines (OAIC), membre de l’Association chrétienne du Nigéria ont été enlevés.

«Notre enquête complémentaire a clairement montré que l’enlèvement de centaines de religieux chrétiens et le meurtre ou la disparition de nombreux de leurs collègues, en particulier ceux de l’Église catholique, dans l’est du Nigeria, se sont intensifiés après la mi-2015, sous l’effet conjugué d’attaques djihadistes islamiques et d’attaques menées par des entités criminelles, motivées par des intérêts financiers», a souligné l’ONG.

Selon elle, les proches des prêtres victimes ont été contraints de payer d’importantes rançons s’élevant à des dizaines de millions de nairas, soit des dizaines de milliers de dollars par prêtre enlevé. Quant aux véhicules appartenant à des prêtres catholiques, victimes, ils ont été vendues par l’intermédiaire d’organisations criminelles. La dernière victime en date est le Père Mathew Eya, tué le 19 septembre 2025 dans l’État d’Enugu,

Dans une autre déclaration rapportée mardi 30 septembre par l’agence de presse catholique, Aciafrique, l’ONG réclame la libération de 850 chrétiens, détenus dans une forêt. Ces otages «croupissent dans la forêt de Rijana, près d’une base militaire nigériane et d’autres dans le comté de Kachia, dans le sud de l’État de Kaduna». (cath.ch/ibc/mp)