Norvège: L’évêque luthérien d’Oslo met en garde contre le fondamentalisme religieux

«Une sérieuse menace pour la démocratie

Oslo 24 août (APIC) Le fondamentalisme politique et religieux est devenu une sérieuse menace pour la démocratie et le développement de l’être humain, estime Gunnar Staalsett, évêque luthérien d’Oslo, capitale de la Norvége, et ancien secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM). Selon l’évêque luthérien d’Oslo, le phénomène de la mondialisation n’est pas étranger à la montée du fondamentalisme.

«Le fondamentalisme politique et religieux connaît une nouvelle croissance en ces jours, et c’est l’une des menaces les plus sérieuses pour la démocratie et le développement de l’homme», a-t-il déclaré au cours d’une allocution prononcée dans le cadre du 350e Festival de la paix de la ville, tenu récemment à d’Augsbourg, en Allemagne.

Préconisant le dialogue interreligieux et interconfessionnel pour faire face au fondamentalisme, il a ajouté que «les politiciens, les diplomates et les bureaucrates devaient être formés afin de pouvoir s’adapter à une situation nouvelle dans laquelle les religions jouent un rôle important». L’évêque luthérien a suggéré que la montée du fondamentalisme religieux était liée à la mondialisation. «La réaction première et instinctive face à la mondialisation est de mettre l’accent sur les choses qui renforcent sa propre identité et sa sécurité». «Ceci fournit un terrain propice au fondamentalisme politique et religieux, et aussi de nouvelles raisons de promouvoir le nettoyage ethnique».

Selon lui, ce sont très souvent des facteurs ethniques, sociaux et culturels, qui sous-tendent un conflit, et non des facteurs religieux. Le fondamentalisme, a poursuivi l’évêque d’Oslo, est «la première et la principale forme d’intolérance. Il développe l’idée que `ma’ version de la foi et de la religion est la seule vérité à tous les égards».

Contacté à Oslo après son allocution, l’évêque Staalsett n’a pas juger utile de spécifier les conflits qu’il estime avoir été en grande partie alimentés par le fondamentalisme religieux. Toutefois, durant son allocution en Allemagne, il avait brièvement cité quelques exemples comme la montée du militantisme hindou et la violence contre les chrétiens en Inde, la poursuite du conflit entre musulmans et chrétiens en Indonésie, et les conflits à Sri Lanka, au Soudan, en Irlande du Nord et au Moyen-Orient.

«Je ne veux pas en dresser la liste. Le nombre d’exemples est effrayant, cette tendance existe dans certains secteurs, au sein de toutes les communautés religieuses», a-t-il déclaré à l’Agence œcuménique ENI.

Une menace certaine

A ses yeux, le fondamentalisme religieux est «antimoderne», en contradiction avec toutes les valeurs du monde séculier, discriminatoire envers les femmes, autoritaire. Ces caractéristiques sont «en conflit avec les vues chrétiennes concernant la nature humaine et la vision démocratique de la société». «Le fondamentalisme sous ses formes politiques et religieuses est un scandale pour toutes les sortes de religions et diminue le respect pour l’éthique et la morale fondées sur la croyance en Dieu. Il constitue une menace pour la liberté de religion qui, étant donné les expériences du communisme et d’autres idéologies totalitaires, doit être un des droits les plus importants de notre temps».

L’évêque d’Oslo a aussi préconisé la réflexion oecuménique et le dialogue interreligieux: «Il est devenu clair pour les croyants que les chrétiens ne peuvent plus rester indifférents envers ce qui nous unit dans la foi chrétienne. L’accent doit être mis sur ce qui nous unit et non plus sur ce qui nous sépare». (apic/eni/pr)

24 août 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!