Stérilisations forcées et enfants arrachés à leur mère

Norvège: Les luthériens de Norvège présentent des excuses aux Tsiganes

Oslo, 6 décembre 2000 (APIC) La plus grande Eglise de Norvège, l’Eglise luthérienne, vient de présenter des excuses aux Tsiganes pour les traitements qui leur ont été infligés dans le passé. Ces excuses ont été présentées lors du Synode général de l’Eglise de Norvège après avoir été approuvées à l’unanimité. Elles ont été acceptées par des représentants de la communauté tsigane qui assistaient au Synode.

Le nombre de Tsiganes dans ce pays scandinave n’est pas connu exactement, mais les représentants officiels des Tsiganes de Norvège l’estiment à 20’000 sur une population totale de 4,3 millions d’habitants. Les Tsiganes de Norvège ont été persécutés pendant des décennies, surtout au début du 20e siècle. Des lois avaient été adoptées pour obliger les membres de cette communauté nomade à s’installer et plusieurs institutions ont essayé – en recourant souvent à des méthodes abusives – de les intégrer dans la société norvégienne et de leur faire abandonner leur héritage culturel, notamment leur langue, leur musique et leur religion. La plupart de ces institutions et organisations étaient gérées par l’Eglise ou dirigées par des pasteurs.

La plus connue d’entre elles, la Mission norvégienne auprès des sans-abri, est considérée comme responsable de 40% des stérilisations forcées pratiquées sur des femmes tsiganes, notamment dans les années 1930 et 40.

On estime à 300 le nombre des femmes qui ont été stérilisées contre leur gré, et à 1’700 le nombre d’enfants arrachés à leur mère et adoptés par d’autres familles ou placés dans des foyers. Ceci s’est encore produit dans les années 1970.

> a déclaré Erling Pettersen, qui dirige le Conseil national de l’Eglise de Norvège. Cette dernière s’est engagée à aider les Tsiganes de Norvège à retrouver leur propre culture qui a été menacée de disparition.

Persécutés et opprimés

Erling Pettersen espère aussi que les mesures prises par l’Eglise luthérienne de Norvège, à laquelle appartiennent environ 85% de la population, pourraient inspirer d’autres Eglises en Europe, où les Tsiganes ont été – et dans certains pays ils le sont encore – persécutés et opprimés.

S’exprimant sur l’attitude des Eglises concernant les stérilisations forcées, Erling Pettersen fait remarquer que >.

La réconciliation entre les Tsiganes et l’Eglise luthérienne fait suite à un épisode controversé qui a eu lieu il y a deux ans – des excuses présentées par l’Eglise, mais considérées comme peu convaincantes. Les Tsiganes ont alors refusé de les accepter et quitté une réunion importante avec les responsables religieux. Ils entendaient ainsi protester contre un changement de dernière minute dans la formulation des excuses.

En Suisse, le rapport Bergier a récemment stigmatisé le déplorable rôle de la Suisse à l’égard des gens du voyage. (apic/eni/pr)

6 décembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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