«Notre peuple a faim et soif de Dieu, il demande moins de paroles et plus d’action»
Vénézuela: Déclaration du président de la Conférence épiscopale en la fête de saint Sébastien
Caracas, 23 janvier 2011 (Apic) Mgr Ubaldo Santana a exhorté «à reprendre de manière décidée l’engagement chrétien visant à rendre témoignage à Jésus Christ au sein des réalités dans lesquelles nous nous trouvons immergées», a rapporté l’agence «Fides», le 22 janvier. Il l’a fait lors de la messe festive de saint Sébastien, le 20 janvier, en la cathédrale saint Christophe à Caracas.
Mgr Ubaldo Santana, archevêque de Maracaibo et président de la Conférence épiscopale vénézuélienne, a présidé la messe, concélébrée par Mgr Mario Moronta, évêque de Saint Christophe, et Mgr Luis Márquez, évêque auxiliaire de Mérida, ainsi que de nombreux prêtres du clergé local.
45,5 millions de martyrs au XXe siècle
«Lorsque l’on parle de martyrs et de martyr, on pense naturellement que cette manière d’exprimer la foi appartient au passé. Il n’en est cependant pas ainsi», a déclaré l’archevêque dans son homélie. Selon des études historiques, a rappelé Mgr Santana, au moins 70 millions de chrétiens ont été martyrisés en deux mille ans de christianisme, à cause de leur foi en Jésus Christ, dont 45,5 millions au cours du seul XXe siècle. «La majeure partie de ces martyrs contemporains a été sacrifié en haine de la foi chrétienne dans différentes parties du monde et sous différents types de régimes – a-t-il poursuivi –: le communisme de l’Union soviétique, le national-socialisme allemand, les dictatures militaires d’Amérique centrale et méridionale, les gouvernements anticléricaux du Mexique. Aujourd’hui, sur les continents asiatique et africain, ils sont causés par les fondamentalismes pseudo religieux, attisés par la haine et le fanatisme racial».
Un renouvellement en esprit et en vérité
Mgr Santana a ensuite mis en évidence les décisions du deuxième Synode de l’Eglise locale, qui appelle au renouvellement en esprit et en vérité, pour être des témoins audacieux du Seigneur avec la force de l’Esprit Saint. «L’Eglise d’aujourd’hui a besoin de chrétiens qui soient des témoins courageux du Seigneur», a souligné l’archevêque, «des témoins qui, face à tant de mensonge, d’injustice et de corruption, peuvent répondre au cri des jeunes et des pauvres qui demandent à l’Eglise comme le psalmiste: Où est ton Dieu?»
En concluant son homélie, Mgr Santana a exhorté tout un chacun à «prendre au sérieux notre condition de chrétiens et à imprimer plus de force et de dynamisme à notre vie de foi», parce qu’il «ne suffit pas de s’appeler chrétiens catholiques, il faut vivre en tant que tels et cette vie doit se refléter dans notre conduite personnelle, familiale, sociale, économique et politique. Notre peuple a faim et soif de Dieu, il demande moins de paroles et plus d’action. Le témoignage évangélique qu’il attend de nous est un engagement plus sérieux et plus cohérent en faveur des petits, des pauvres, des exclus, de ceux qui souffrent tout type de mauvais traitement et d’humiliation dans leur corps et dans leur esprit. Il attend un travail plus consistant en faveur de la paix, de la justice, des droits de l’homme, de la coexistence fraternelle et du développement intégral de l’homme», a conclu l’archevêque de Maracaibo. (apic/fides/sl/ggc)