Haïti: Un missionnaire témoigne de la situation sur place
«Nou atè nèt»: Nous sommes complètement écrasés
Port-au-Prince, 13 janvier 2010 (Apic) «Nou atè nèt», trois mots en créole qui signifient «Nous sommes complètement écrasés», concluent l’e-mail envoyé par le Père André Siohan, membre des missionnaires de Saint Jacques, pour transmettre des informations de la capitale Port-au-Prince, quelques heures après séisme qui a frappé la ville.
«On essaye de sauver un des séminaristes victime d’un traumatisme crânien. J’ai été en ville pour visiter les communautés religieuses amies. C’est terrible, le centre est totalement ravagé et il y a des milliers de victimes. Priez pour nous», écrit le Père André, qui parvient à communiquer à l’aide d’un dispositif satellitaire.
Contacté en France, le Père Pierre Le Beller, qui a opéré près de 30 ans à Haïti, continue pour l’agence catholique Misna le récit de son confrère. «Nos confrères, plusieurs séminaristes, des amis et des voisins du quartier de Pacot se trouvent actuellement dans les tentes installées dans le jardin de notre centre, qui a été lourdement endommagé par le séisme. Nous redoutons un très grand nombre de blessés: la véritable urgence sera de les soigner, dit-il, avant de préciser que les hôpitaux sont déjà défaillants en temps normal dans le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud.
«Les témoignages sont terribles. On entend les cris et les pleurs des blessés, on ignore combien d’entre eux sont pris au piège sous les décombres. On nous dit que la cathédrale s’est effondrée, tout comme le palais présidentiel et le siège de l’Onu, qui était un bâtiment de cinq étages, sur la route qui mène au quartier de Petionville», poursuit notre interlocuteur, dont la voix se brise au moment d’évoquer la destruction du Centre Caritas dans le quartier central de Saint Antoine: un centre d’aide, d’accueil et de réinsertion pour les enfants des rues qu’il avait lui-même fondé. Il semble que tous les jeunes du centre aient survécu aux secousses. (apic/misna/bb)