«Nous sommes dans l’équipe du Seigneur»

Rome: Entouré par les cardinaux, Benoît XVI assure faire partie d’une «équipe gagnante»

Rome, 22 mai 2012 (Apic) Lors du déjeuner partagé avec les membres du collège cardinalice, le 21 mai 2012 au Vatican, Benoît XVI a assuré faire partie d’une «équipe gagnante». Aux cardinaux, il leur a dit qu’ils étaient pour lui de «grands amis» avec lesquels il se sentait «en sécurité».

Benoît forme ainsi avec eux une «équipe gagnante» capable de lutter contre le mal. Dans la Salle ducale du Palais apostolique, le pape a expliqué que le mal passait par la violence aussi bien que «sous le masque du bien».

Le pape a d’abord souhaité remercier le Seigneur pour toutes les années qu’Il lui a concédées. «Des années avec de nombreux jours de joie, des moments splendides, mais aussi des nuits sombres». Et de préciser: «En regardant en arrière, cependant, on comprend que les nuits aussi étaient nécessaires et bonnes».

L’histoire est une lutte entre deux amours

Le pape a ensuite mentionné saint Augustin (354-430), selon lequel l’histoire est une lutte entre deux amours: l’amour de soi au point de mépriser Dieu, l’amour de Dieu au point de se mépriser. «Nous sommes engagés dans cette lutte, où il est très important d’avoir des amis», a poursuivi Benoît XVI, assurant qu’il se sentait «entouré par les amis du collège cardinalice». «Ce sont mes amis et je me sens comme à la maison, je me sens en sécurité en compagnie de grands amis qui se tiennent à mes côtés», a-t-il précisé.

Dans son discours, le souverain pontife a alors remercié les cardinaux pour leur communion des joies et des douleurs, avant d’ajouter: «Nous sommes dans l’équipe du Seigneur, donc dans l’équipe gagnante».

«Aujourd’hui, l’expression ecclesia militans (une Eglise qui s’engage à lutter contre le mal, ndlr) est un peu passée de mode mais, en réalité, nous pouvons très bien comprendre à quel point elle est vraie», a également confié Benoît XVI aux cardinaux. «Nous voyons à quel point le mal veut dominer le monde, de différentes façons», a-t-il expliqué: «de façon sanglante, sous les différentes formes de la violence, mais aussi sous le masque du bien, détruisant de cette manière les bases morales de la société».

Luttes de pouvoir au sein du Vatican

Ce traditionnel déjeuner avec les cardinaux résidant au Vatican intervenait dans un contexte marqué par des révélations en cascade dans la presse italienne de documents confidentiels passés entre les mains du pape et qui révèlent de fortes tensions et luttes de pouvoir au sein du petit Etat. Les mots prononcés au début du repas par le cardinal Angelo Sodano, doyen du collège cardinalice, prenaient dès lors un sens tout particulier.

Le haut prélat italien a souhaité que, «au milieu des difficiles negotia (›affaires’ en latin, ndlr) de tous les jours», le pape puisse «profiter aussi de moments d’otia (›repos’) dont parlaient les Romains dans l’Antiquité». (apic/imedia/cp/be)