Religieuses dans la cour du Cottolengo à Turin. | © Bernard Litzler
Vatican

Nouveau directoire pour la vie consacrée

Le Saint-Siège doit publier prochainement un Directoire sur les relations entre les évêques et la vie consacrée dans la communion et la mission de l’Église, a indiqué le 10 juillet 2020 le média hispanophone Vida Nueva digital. Ce document doit faire prévaloir le respect mutuel des diversités de chacun, a expliqué l’un des rédacteurs.   

Le directoire à paraître vient actualiser le précédent Mutuae relationes datant de 1978. Depuis 42 ans, les conditions de la vie religieuse ont sensiblement changé et les rapports des communautés avec les évêques ont évolué.

En janvier 2017, Mgr José Rodríguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, avait annoncé la création d’une commission mixte avec la Congrégation pour les évêques. Cet organe avait pour tâche d’élaborer un nouveau document voué à remplacer Mutuae relationes.

Sa révision avait déjà été demandée dès le Synode sur la vie consacrée en 1994. En 2013, lors d’une rencontre avec les supérieurs religieux, le pape François avait lui-même estimé que ce texte n’était plus d’actualité.

Le nouveau document a pour but de faire prévaloir le respect mutuel des diversités de chacun, a expliqué l’un des rédacteurs à Vida Nueva. Il veut éviter d’une part qu’une communauté de consacrés soit présente dans un diocèse sans lien avec sa vie et son ministère, et, d’autre part,  que leur présence ne soit réduite qu’à l’aspect fonctionnel des services qu’ils dispensent.

La juste autonomie de la vie religieuse

Le contenu de ce document se fonde sur trois principes, le premier étant l’ecclésiologie de la communion, concept hérité de Vatican II. Le document rappelle en outre la notion de «co-essentialité entre les dons hiérarchiques du pasteur et les dons charismatiques des consacrés». Le troisième pilier est celui de la juste autonomie de la vie religieuse, qui doit cependant demeurer en communion avec l’évêque. 

Ce nouveau directoire apportera également un changement sur un point controversé: la création d’un bâtiment, la suppression, la vente ou le changement d’usage en ce qui concerne les biens immobiliers d’un institut religieux. Le nouveau document précise en effet que lorsque la communauté souhaite ouvrir une nouvelle maison, cette décision doit être approuvée par l’évêque du lieu qui doit tenir compte des avantages qu’elle pourra apporter au diocèse sur le plan de la vie apostolique. L’approbation de l’évêque est également nécessaire concernant le changement d’usage d’un bien immobilier appartenant à une communauté. 

Le document aborde également la question du discernement que les évêques doivent développer avant d’autoriser la création d’un nouvel institut. Il leur est demandé de se préoccuper de la qualité des formations et des vocations de la congrégation. En cas de fermeture d’une maison, les supérieurs sont pour leur part invités à prendre en compte la situation du diocèse. Le texte rappelle cependant que les évêques ne doivent pas se considérer comme les supérieurs de ces congrégations.

Prendre en compte les vierges consacrées et les ermites et les laïcs

Contrairement à Mutuae relationes, le nouveau document parlera également des formes de vie consacrées non institutionnelles comme l’ordre des Vierges consacrées et les ermites. Il traitera encore des laïcs qui font partie d’associations privées et qui s’engagent à l’obéissance, à la chasteté et au partage de leurs biens, vivant en communauté, seuls ou en famille. Selon l’un des rédacteurs, ces institutions pourraient devenir par la suite de véritables formes de vie consacrée, étant donné le radicalisme évangélique qui les caractérise.

Valoriser l’apport des communautés religieuses féminines

Il s’agit encore par ce nouveau de texte de valoriser l’apport de la vie consacrée féminine. Il est demandé aux évêques d’intégrer davantage les religieuses dans les plans pastoraux de la vie diocésaine. Leur engagement dans les paroisses, les écoles ou encore dans les soins exige d’être pris en compte. Toute forme de discrimination envers les religieuses doit être rejetée. (cath.ch/imedia/cg/mp)

Religieuses dans la cour du Cottolengo à Turin. | © Bernard Litzler
10 juillet 2020 | 16:16
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!