Nouvel appel du pape pour un cessez-le-feu à Gaza
«Je renouvelle ma ferme requête pour un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza», a lancé le pape François au terme de l’audience générale du 3 avril 2024. Il s’était déjà exprimé en ce sens lors du message Urbi et Orbi de Pâques, le 31 mars.
Son nouvel appel s’inscrit dans le contexte de l’émotion provoquée par une frappe israélienne qui a causé, le 1er avril, la mort de sept humanitaires qui travaillaient pour une ONG américaine.
« Malheureusement nous continuons à recevoir de tristes nouvelles du Proche-Orient », s’est affligé le pape devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre. « J’exprime ma profonde tristesse pour la mort des volontaires engagés dans la distribution de l’aide humanitaire à Gaza. Je prie pour eux et pour leur famille », a-t-il assuré.
L’armée israélienne a reconnu une « grave erreur » après cette frappe survenue lundi, et qui a coûté la vie à sept collaborateurs de l’ONG américaine World Central Kitchen. Outre un Palestinien, les victimes sont des ressortissants d’Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, ainsi qu’un humanitaire disposant d’une double nationalité américaine et canadienne. Devant les nombreuses réactions internationales, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a expliqué qu’il s’agissait d’une « frappe non intentionnelle ».
« Je renouvelle mon appel pour que l’accès humanitaire soit permis à ces populations civiles, exténuées et souffrantes, et que les otages soient immédiatement libérés », a exhorté François, alors que les opérations militaires israéliennes ont fait près de 33.000 morts dans la Bande de Gaza, selon les chiffres du Hamas, sans compter les décès induits par le manque de soin et d’alimentation.
Par ailleurs, plus d’une centaine d’otages israéliens, dont certains sont probablement décédés, manquent encore à l’appel depuis la razzia opérée par l’organisation islamiste en territoire israélien le 7 octobre 2023. Outre la guerre de Gaza en tant que telle, les affrontements en mer Rouge, en Cisjordanie et à la frontière libano-israélienne font planer le risque d’une internationalisation du conflit.
« Que l’on évite toute tentative d’étendre le conflit dans la région, et que l’on s’engage au plus vite pour que cette guerre et les autres puissent cesser alors qu’elles apportent la souffrance et la mort dans de nombreuses parties du monde », a ajouté le pape. La frappe israélienne opérée contre le consulat de la République islamique d’Iran à Damas en Syrie, le 1er avril également, fait craindre que le conflit prenne une nouvelle ampleur. « Prions sans nous fatiguer pour que les armes se taisent et que la paix revienne », a exhorté François.
Chapelet d’un jeune soldat ukrainien mort au front
Le pape François a en outre tristement présenté à la foule des objets personnels d’un soldat disparu, fustigeant « la folie de la guerre » et invitant à un temps de silence. Déjà lors d’une précédente audience, le 13 mars dernier, le pape avait fait mémoire de ce jeune homme.
« N’oublions pas l’Ukraine martyrisée », a lancé le papes. Et de déplorer « tant de morts », en serrant entre ses mains le chapelet et le petit livre contenant l’évangile et les psaumes ayant appartenu à un soldat ukrainien décédé à Avdijevka, ville de l’est du pays.
« Ce garçon s’appelait Oleksandre – Alexandre, [et avait] 23 ans », a expliqué le pontife. Oleksandre, a-t-il rapporté « avait souligné le psaume 129 : ›Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, écoute mon appel’ ». « Il a laissé derrière lui une vie », s’est attristé le pape. Le pape a alors invité les milliers de fidèles présents à un moment de silence « en pensant à ce jeune homme et à tant d’autres comme lui, morts dans cette folie de la guerre ». « La guerre détruit toujours », a-t-il mis en garde avant d’observer un temps de recueillement.
Le pontife avait déjà évoqué avec émotion le jeune Oleksandre lors de l’audience générale du 13 mars 2024, alors qu’il venait de recevoir les effets personnels du soldat, apportés par la religieuse argentine Lucia Caram. Celle-ci avait confié que le soldat ukrainien portait ce chapelet et cet évangile au moment de sa mort et que le pape s’était montré « ému » de les recevoir. (cath.ch/imedia/cv/ak/mp)
 
                    
                     
                 
                     
        
        




 
             
             
             
                                 
                     
        
         
         
                                 
                     
                     
                    