«Nunca mas»: 45’000 victimes répertoriées
Le projet «Nunca mas», soutenu par 19 organisations liées aux droits de l’homme, dont «Justice et Paix», a démarré en 1995, avec pour ambition de répertorier les crimes contre l’humanité commis depuis 35 ans en Colombie. De donner des noms aux victimes, de les classer par le type d’appartenance sociale, de connaître pour quelles organisations populaires ces hommes et ces femmes donnaient de leur temps. Il s’agit aussi de déterminer quelles sont les régions les plus soumises à la violence. A partir d’informations sur les victimes, d’archives volumineuses datant des années 60 à nos jours, répertoriées par Amnesty International, American’s Watch ou encore par des ONG colombiennes, des milliers de documents ont été inventoriés.
A ce jour, 45’000 victimes de crimes de lèse humanité depuis 1966 ont été recensées. Les «campesinos» paient un lourd tribut – la moitié des cas -. Les étudiants, les ouvriers et les indigènes composent une bonne partie de l’autre moitié. Les régions d’Antioquia, de Santander, du Valle del Cauca, de Bogota, du César, de Cordoba et du Cauca, dans l’ordre, sont celles où l’on dénombre le plus grand nombre d’assassinats. «Nunca mas» admet cependant être encore loin du compte. «Mais il faudra qu’on y parvienne, si nous prétendons dire un jour la vérité sur ce qui s’est réellement passé en Colombie», relève Ivan Forero Robayo. Pour lui, son organisation ne doit pas être liée qu’à des chiffres ou à des statistiques, mais à un problème de fond à partir de la dimension culturelle du pays, voire de l’Amérique latine. «Cela ne servirait à rien de récupérer notre mémoire si on ne projette pas une utopie, un projet, de récupérer nos racines».
«Nunca mas» cherche à rendre possible l’aspiration de justice des victimes et des organisations des droits de l’homme. «Lorsque nous sommes partis avec notre projet, explique Ivan Robayo, nous pensions un peu naïvement que nous n’aurions plus à enregistrer de crimes contre l’humanité une fois notre travail achevé. Folie. Pendant ces 4 dernières années, nous avons recensé beaucoup plus de meurtres que ceux répertoriés durant 35 ans. Paradoxalement, à mesure où l’on s’imagine qu’une solution au conflit colombien a été trouvée, que l’on avance les termes de négociations, je constate que les ingrédients pour accroître le taux de criminalité sont encore plus forts».
Paris: Semaine de la Bible, du 3 au 10 décembre
Paris, 30 novembre 2000 (APIC) La Semaine de la Bible sera célébrée pour la deuxième année du 3 au 10 décembre. Cette manifestation est encouragée par le Conseil d’Eglises chrétiennes en France (CECF). Avec la collaboration de plusieurs services bibliques, catholiques et protestants, notamment, un dossier d’animation a été tiré à 8’000 exemplaires. Cette semaine de la Bible est également l’occasion de souligner l’avancement du travail biblique dans le monde. Lundi 4 décembre à l’Unesco sera ainsi lancée la Bible appelée «Parole de Vie», en présence de plusieurs personnalités du monde religieux. (apic/jcn/pr)