Oecuménisme : ce que Mgr Runcie entend pas «primauté» du pape (021089)
Rome, 2octobre(APIC/CIP) Tous les chrétiens devraient faire l’effort de
reconsidérer la primauté de l’évêque de Rome telle qu’elle s’exerçait avant
les divisions. La primauté devrait être «une présidence dans la charité, au
service de l’unité des Eglises dans la diversité de leur mission». Ces
phrases qui émanent de Mgr Robert Runcie, archevêque de Canterbury, n’ont
pas manqué d’être mises en épingle. Le président de la Communion anglicane
a tenu à s’en expliquer lors d’une conférence de presse organisée à l’issue
de sa visite de quatre jours au Vatican.
«Je visais le leadership spirituel exercé par le pape, a déclaré Mgr
Runcie avant de quitter Rome. Le pape parle souvent avec clarté, d’une
façon qui emporte l’adhésion bien au-delà de l’Eglise catholique romaine…
En réalité, j’ai demandé au pape d’agir d’une façon plus oecuménique dans
l’exercice de son leadership. Je n’ai pas suggéré qu’il devait exercer une
sorte de juridiction et interférer dans l’indépendance d’une Eglise membre
de l’Eglise d’Angleterre».
Mgr Runcie a mis en garde contre toute interprétation «constitutionnelle
ou politique» de ses propos, qui visaient uniquement le leadership de
l’évêque de Rome. En effet, le chef de l’Eglise anglicane est la Reine Elizabeth. Le primat anglais ne voudrait donc pas que l’interprétation de ses
propos oublie l’histoire de la rupture entre Henri VIII et Rome. Le leader
extrémiste protestant Ian Paisley reproche d’ailleurs à Mgr Runcie de passer «au-dessus de la tête de la Reine Elizabeth» en se rapprochant de Rome.
Ian Paisley a d’ailleurs manifesté à plusieurs reprises à Rome contre cette
rencontre oecuménique.
«A long terme, a ajouté Mgr Runcie, une consultation devrait avoir lieu,
permettant qu’un tel leadership s’exerce de façon plus efficace. Loin d’encourager quelque chose d’étroit, au sens juridique, je plaide pour quelque
chose d’ample et de large dans l’exercice de cette primauté». (apic/jt/bd)




