On lui reproche de «graves problèmes de gestion»

Rome: Le pape retire sa charge à l’évêque congolais de Pointe-Noire

Rome, 31 mars 2011 (Apic) Le pape Benoît XVI a retiré à Mgr Jean-Claude Makaya Loemba, la charge pastorale du diocèse de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 31 mars 2011. Cette mesure extrêmement rare a été motivée par de «graves problèmes de gestion», a indiqué par la suite le Vatican.

Le Vatican précise que l’évêque de 56 ans s’était vu retirer sa charge en raison de graves problèmes de gestion au sein du diocèse, «entre autres de gestion économique». Le Bureau de presse du Saint-Siège a fait part de «fortes tensions présentes dans le diocèse», indiquant par ailleurs que les problèmes n’étaient pas d’ordre moral.

Gestion désastreuse et total manque de confiance

De sources vaticanes, par ailleurs, on précise que la gestion du diocèse de Pointe-Noire était désastreuse, mais aussi que le prélat n’avait aucune confiance dans son propre clergé. Né en 1954 et ordonné prêtre en 1983, Jean-Claude Makaya Loemba avait été nommé par Jean Paul II évêque de Pointe-Noire, son diocèse d’origine, en décembre 1995.

La Congrégation pour l’évangélisation des peuples, en charge des territoires dits «de mission», avait envoyé un «visiteur» chargé de faire entendre raison au prélat. La procédure inhabituelle avec laquelle l’évêque de Pointe-Noire a quitté ses fonctions laisse à penser que Mgr Makaya n’a pas accepté de présenter sa démission. Cette procédure rare fut particulièrement utilisée en janvier 1995 lorsque Jean Paul II retira de sa charge l’évêque d’Evreux, en France, Mgr Jacques Gaillot.

D’ordinaire, lorsque Rome invite un évêque à démissionner, il est dit que le pape a accepté son choix au regard de l’article 401-§2 du Code de droit canon. Ce paragraphe comprend à la fois la démission pour «raison de santé» ou pour «toute autre cause grave».

Depuis plusieurs mois, de nombreux évêques d’Afrique centrale et de l’Ouest – en particulier de République centrafricaine, du Bénin ou encore du Burkina Faso – ont démissionné. Si aucune raison n’est officiellement évoquée, nombre de prélats, parfois jeunes, ont été contraints à démissionner pour des problèmes de gestion économique, de morale sexuelle ou encore de syncrétisme religieux, note-t-on à Rome. (apic/imedia/ami/be)

31 mars 2011 | 14:45
par webmaster@kath.ch
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