«On n’éteint pas le feu par le feu»
Sénégal: Le cardinal Sarr en Casamance pour la Journée mondiale de la paix
Dakar, 1er janvier 2012 (Apic) Le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, s’est rendu le 1er janvier 2012, à Ziguinchor, chef lieu de la Casamance, une région en proie à la violence. Il a dénoncé «l’appétit monstrueux de certains spéculateurs, les mensonges qui ont envenimé» le conflit dans la région, depuis 30 ans.
Le chef de l’Eglise catholique du Sénégal présidait une messe à la cathédrale Saint-Antoine de Padoue à Ziguinchor, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la paix. Il a choisi cette ville pour faire un plaidoyer vigoureux en faveur de la paix au Sénégal et dans les pays voisins. La Casamance est secouée depuis décembre 1983, par un conflit armé, lié à une revendication sécessionniste du Mouvement des forces démocratique la Casamance (MFDC), opposition armée.
«En ce 1er janvier 2012, je suis venu prier avec vous, pour la paix en Casamance, pour la paix au Sénégal, en cette période de fortes tensions sociales et politiques», a lancé le cardinal Sarr, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS). «Je viens aussi lancer des appels à nous autres les hommes, lancer un appel aux protagonistes du conflit en Casamance, aux gouvernements du Sénégal, aux deux pays voisins du nôtre, la Gambie et la Guinée-Bissau, à nous tous citoyens et citoyennes de notre cher pays», a-t-il poursuivi.
Appel au dialogue entre les protagonistes du conflit
Au gouvernement du Sénégal et aux combattants du MFDC, il a rappelé «qu’on n’éteint pas le feu par le feu», ajoutant: «en cette cathédrale, j’ai une pensée pieuse pour toutes les victimes, souvent jeunes, à la fleur de l’âge, espoirs de leurs familles, qui sont tombées sur le champ de bataille». Le cardinal Sarr en a appelé au dialogue entre les protagonistes du conflit, leur suppliant de s’engager à faire taire les armes pour qu’il n’y ait plus de morts en Casamance.
Après une longue période d’accalmie, les troubles ont repris fin novembre, avec des attaques armées contre des positions de l’armée sénégalaise dans la région. Au moins 26 civils et militaires ont alors été tués dans des attaques attribuées aux rebelles du MFDC. (apic/ibc/bb)