A Sion, les participants ont cheminé jusqu'à la basilique de Valère | © Vera Rüttimann
Suisse

Ouverture du processus synodal en Suisse: les premiers pas

En Suisse, le processus synodal a démarré dimanche 17 octobre 2021 dans tous les diocèses. Petit tour d’horizon dans les six diocèses, avec quelques paroles marquante des évêques.

Par cath.ch, avec kath.ch et catt.ch

Coup d’envoi dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF): une messe célébrée par Mgr Charles Morerod dans la cathédrale à Fribourg. «Aujourd’hui, nous devons demander au Seigneur de se tourner vers nous et à l’Esprit Saint de venir dans notre communauté, afin que nous puissions discerner exactement quelle est sa volonté et quelle est la volonté de ses disciples», a déclaré l’évêque dans son homélie.

© Georges Scherrer

Une célébration très simple, qui a servi de toile de fond à l’ouverture du processus synodal. Il y a toujours eu «un renouveau dans l’Église», a déclaré Mgr Morerod, avant d’évoquer les conversations de Jésus avec ses disciples, et la manière dont il leur a ôté la peur et les a envoyés dans le monde.

Le pape ne dit pas: «Je suis l’Église»

Mgr Morerod a précisé, à propos du processus synodal, que le pape ne veut pas y aller seul, «mais avec chacun d’entre nous». Il ne veut pas faire cavalier seul comme s’il était le roi Louis XIV, qui disait: «L’État, c’est moi». Au contraire, le pape ne dit pas: ‘L’Église, c’est moi’».

En ce qui concerne l’attitude des personnes qui participeront à la consultation, l’évêque de LGF a souligné: «Si Dieu a envoyé son Fils comme serviteur du peuple, cela signifie que les personnes impliquées dans ce processus synodal doivent se sentir comme des ‘serviteurs du Serviteur’».

Dans le diocèse de LGF, le processus synodal se déroulera dans les unités pastorales. A l’initiative de Mgr Morerod, de nombreux laïcs sont insérés dans les structures ecclésiales et seront personnellement impliqués dans l’organisation du processus de consultation.

Mgr Lovey et les fidèles sur un chemin d’Emmaüs

© Vera Rüttimann

A Sion, c’est «en chemin» que le processus synodal s’est ouvert. Après une liturgie de la Parole vécue dans la cathédrale de Sion, les participants sont partis à pied de la vieille ville pour gravir la colline de Valère, afin d’atteindre l’antique basilique.

Évêque et fidèles, à l’image des disciples d’Emmaüs, se sont arrêtés en chemin pour réfléchir ensemble aux thèmes et aux questions de la consultation synodale. «Le chemin, c’est un élément que l’Evangile évoque énormément. Et Jésus est constamment en chemin. Il est lui-même le chemin: «Je suis le Chemin», explique l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion.

«Le processus synodal n’est pas un congrès politique. Ce n’est pas non plus un processus par et pour les professionnels seulement, mais un processus ouvert à tous. Et tout le monde est invité à participer et à s’exprimer», a déclaré Mgr Jean-Marie Lovey.

Le voyage des «pèlerins du Synode» s’est terminé dans le chœur de la basilique, où les vêpres ont été récitées. Pour l’évêque de Sion, cette journée a été un moment d’ensemencement: «C’est comme le jardinier qui sème des petites graines et qui espère ensuite que ces graines porteront des fruits».

Des groupes d’au moins cinq personnes

Dans le diocèse de Bâle, Mgr Felix Gmür a rappelé que la question n’était pas de savoir ce que nous sommes autorisés à faire, «mais ce qui nous aide à vivre en tant que chrétiens».

© Boris Burkhardt

L’évêque a en outre invité tous les croyants de son diocèse à discuter des questions ensemble, par groupes d’au moins cinq personnes. Il en va de même pour le Jura pastoral. «Une discussion devient fructueuse et instructive lorsque des personnes de convictions différentes, d’âges différents et dans des circonstances différentes s’ouvrent les unes aux autres et cherchent ensemble la voie à suivre», a-t-il relevé.

 Création d’un Conseil des jeunes

C’est à l’abbaye d’Einsiedeln (SZ) que Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, a ouvert le processus synodal pour son diocèse. Il a célébré en même temps des confirmations.

© Silvan Hohl

«Une Église synodale est une Église qui ne se préoccupe pas d’elle-même, a-t-il lancé. C’est une communauté où tous sont prêts – comme Jésus – à s’engager et à donner leur vie pour la naissance d’un monde et d’une humanité rachetés, libres, humains, bons, sociaux, heureux, pacifiques».

Mgr Bonnemain, en s’adressant en particulier aux confirmands présents, a lancé l’initiative de création, dans le diocèse, d’un Conseil des jeunes, un instrument décrit comme «pleinement synodal».

Inclure les personnes «expulsées»

© Barbara Ludwig

A St-Gall, Mgr Markus Büchel a partagé ses intentions. «Il s’agit maintenant pour chaque chrétien de prendre conscience: J’ai des dons que je suis le seul à avoir. Et il faut maintenant les amener dans la communauté. La voie synodale est le départ de tous ceux qui veulent contribuer». L’évêque de Saint-Gall a toutefois souligné que «de sérieux efforts sont nécessaires pour inclure les personnes qui ont été expulsées», sans préciser de qui il s’agit.

© Ti-Press / Samuel Golay

«Le but n’est pas de réaliser une enquête de sociologie religieuse», a relevé, de son côté, Mgr Valerio Lazzeri, évêque de Lugano, dans sa cathédrale. Pour le prélat tessinois, l’objectif du processus synodal est plutôt d’offrir à chacun «un stimulus, un encouragement et en même temps un appel fort à redécouvrir la dimension fondamentale de notre être d’Église, la nature synodale de notre être de chrétiens, aujourd’hui, dans notre contexte». (cath.ch/kath/catt/rz/gr)

A Sion, les participants ont cheminé jusqu'à la basilique de Valère | © Vera Rüttimann
19 octobre 2021 | 18:26
par Rédaction
Temps de lecture: env. 4 min.
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