Pour faire abolir la loi sur le blasphème

Pakistan: Un prêtre catholique pakistanais appelle les chrétiens à s’unir

Karachi, 28 janvier 2001 (APIC) Un prêtre catholique pakistanais, détenu pendant une semaine par la police pour avoir protesté contre la loi draconienne du Pakistan sur le blasphème, a appelé les chrétiens du pays à mener une campagne pour faire abolir la loi.

«Ce n’est qu’en collaborant que nous pourrons faire aboutir nos revendications», a déclaré à Karachi le Père Arnold Heredia. Ce dernier, qui a été placé en détention préventive pendant six jours pour avoir manifesté contre la loi sur le blasphème, a été libéré le 16 janvier contre versement d’une caution de 30’000 roupies (490 dollars). Tous les chefs d’accusation portés contre lui ont été retirés.

Le Pakistan est un Etat islamique, et son code pénal réprime sévèrement le blasphème contre l’islam par des sanctions lourdes pouvant aller jusqu’à la peine de mort. Depuis quelques années, les chrétiens et les membres d’autres religions minoritaires dans ce pays de 130 millions d’habitants se plaignent fréquemment de ce que les fondamentalistes manipulent la loi sur le blasphème pour défavoriser les religions minoritaires et empêcher leurs membres de pratiquer leur religion.

Le 10 janvier, le Père Arnold Heredia, qui a été secrétaire exécutif du «Idara-e-Amno Insaf» (Commission «Justice et Paix», composée au Pakistant de catholiques et de protestants) de Karachi pendant 28 ans, a été arrêté avec 16 autres manifestants à Karachi, capitale de la province du Sind.

En 1998, Mgr John Joseph, président de la même Commission nationale Justice et Paix du Pakistan, s’était tiré une balle dans la tête devant le tribunal pour protester contre la condamnation à mort d’un chrétien quelques jours plus tôt pour blasphème contre l’islam. La mort de l’évêque avait provoqué de vives réactions dans le monde.

L’an dernier, l’avocat pakistanais Shahani avait déclaré devant la Commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse dans le monde, réunie à Washington, que la Constitution de la république islamique du Pakistan faisait dans la pratique des non-musulmans des citoyens de seconde classe. (apic/eni/pr)

28 janvier 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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