Agé de 82 ans, il était député palestinien
Palestine: Décès du Grand prêtre samaritain Saloum Cohen
Naplouse, 10 février 2004 (Apic) Saloum Cohen, Grand prêtre des Samaritains – une petite communauté de quelques centaines d’âmes vivant près de Naplouse, en Palestine – est décédé lundi 9 février à l’âge de 82 ans. Député palestinien, il est mort des suites d’un cancer à l’hôpital Tel Hashomer, près de Tel Aviv.
Saloum Cohen était depuis 2001 à la tête de la petite communauté samaritaine. Il occupait le siège de député réservé aux Samaritains au sein du Parlement palestinien depuis 1996. C’est son assistant, Abdul Moin Tzadaka, qui occupe désormais le poste de Grand prêtre. Le défunt a été porté en terre sur le Mont Garizim en présence de prêtres samaritains vêtus de robes noires et portant des turbans rouges et de dignitaires palestiniens et d’un représentant de l’armée israélienne.
A l’heure actuelle, les Samaritains, qui parlent un dialecte hébreu ancien, ainsi que l’hébreu moderne et l’arabe, ne sont plus que 660, répartis entre la Cisjordanie et à Holon, au sud de Tel Aviv, en Israël. Nombre d’entre eux possèdent des cartes d’identité israélienne et palestinienne.
Les Samaritains se réclament des anciens Israélites
Né sur le Mont Garizim, Saloum Cohen a fréquenté les bancs de l’Université palestinienne An Najah, à Naplouse, avant d’étudier au séminaire de sa communauté, dirigé par son père, qui fut également Grand prêtre. Dans la vie civile, il était marchand, marié et père de trois enfants.
Le centre spirituel des Samaritains, qui se réclament des anciens Israélites, est le Mont Garizim, une colline sacrée de 881 m d’altitude qui domine la ville palestinienne de Naplouse. Pour les Samaritains, qui ne reconnaissent que le Pentateuque comme texte sacré et sont rejetés depuis les temps anciens par les juifs orthodoxes, c’est là que se serait déroulé le sacrifice d’Isaïe. A la fin de la captivité juive à Babylone, les Samaritains voulurent coopérer à la reconstruction du temple, mais les Juifs refusèrent. Ce rejet et cette inimitié entre les Juifs et les Samaritains sont mentionnés également dans l’Evangile.
Les Samaritains célèbrent encore aujourd’hui la Pâque sur le Mont Garizim, en immolant des agneaux dans un sanctuaire en plein air, comme prescrit par Moïse lors de l’Exode. C’est sur cette montagne sacrée que les Samaritains édifièrent un temple pour concurrencer celui de Jérusalem, mais il fut détruit par le Grand prêtre asmonéen Jean Hyrcan, en 108 av. J.-C. (apic/haar/be)