Paris: en direct avec «SOS Prière» (190290)

Allo, le ciel? Un service téléphonique pour prier

Paris, 19février(APIC) Allo, le ciel? Téléphonez, on vous répondra. Et

pour un tarif égal à celui d’un appel interurbain si vous habitez la région

parisienne. Un numéro à composer, le 42 73 11 70, pour prier, simplement.

130 appels en 24 heures… Un appel toutes les cinq minutes… En 1989, SOS

Prière, du nom de l’association qui a lancé l’idée, a enregistré 42’800 appels.

Il ne s’agit ni de direction spirituelle, ni d’accueil psychologique.

Mais de prière. Par téléphone. Même si cela peut paraître surprenant d’entendre chanter un Salve Regina au bout du fil. Téléphonez, il se pourrait

qu’on vous réponde, voire qu’on se mette à l’écoute, sauf si vous êtes

journaliste en quête d’informations à propos de l’originalité de l’initiative. Auquel cas le téléphone se raccrochera sans autres explications. Pas

facile de communiquer avec le ciel, même pour un journaliste de la presse

catholique. C’est que le temps est compté pour les standardistes de SOS

Prière.

Pourtant, SOS Prière existe, puisque fondé en 1979 par la communauté

charismatique de l’Emmanuel. Une table avec deux téléphones, un lit pour

ceux qui «font» les nuits. Anonymat garanti. Qui appelle le SOS Prière? Selon le bulletin «Paris Notre-Dame», un peu tout le monde. De la France entière, de l’étranger aussi. Hommes et femmes de tous âges. Pas toujours des

cas dramatiques. On peut avoir besoin de prier dans les circonstances les

plus diverses et ne pas connaître les mots pour le faire.

L’anonymat du téléphone fait moins peur pour raconter sa vie, pour demander l’adresse d’une paroisse, pour prier avec quelqu’un qui est à

l’écoute. Dans le Paris anonyme, à l’heure où les Eglises sont fermées,

c’est un chemin vers Dieu. La simplicité de ceux qui appellent est déroutante. L’entretien téléphonique dépasse rarement cinq à 10 minutes. A partir de 19 heures et jusque vers minuit, le standart explose: c’est le soir,

l’heure où la solitude se fait le plus sentir. Le standardiste peut passer

cinq heures de suite l’oreille à l’écoute.

Les bénévoles qui s’occupent d’écouter vos communication suivent une

formation et donnent ensuite des demi-journées ou des demi-nuits en sortant

de leur travail. Conçu comme un service communautaire de l’Emmanuel, SOS

Prière ne fonctionne pas uniquement avec des membres de la Communauté, et

souhaite devenir un service diocésain.

Les appelants ne sont pas les seuls à recueillir les fruits de la prière. Les standardistes aussi. Même après la fatigue d’une nuit passée au

bout du fil, ils reconnaissent en effet qu’ils ont beaucoup reçu. Un homme

de 40 ans explique: «Pour faire partie de SOS Prière, la qualité première

c’est d’avoir la foi et de se dire que Dieu continuera à porter toutes les

intentions entendues». Une jeune fille témoigne en conclusion: «J’ai appris

à écouter les autres en profondeur, à les écouter tout court». (apic/pndpr)

19 février 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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