Le procès de l’option préférentielle de l’Eglise pour les pauvres
Paris: le Père Charles Antoine répond aux attaques du Figaro (120488)
Paris, 12avril(APIC) C’est l’option préférentielle de l’Eglise pour les
pauvres qui est au centre du procès de l’Affaire Pellecer. C’est le lundi
11 avril, devant la 17ème Chambre correctionnelle du Palais de Justice de
Paris, qu’a eu lieu l’audition des parties dans cette affaire. Le Père
Charles Antoine, jésuite et directeur de l’agence DIAL (Diffusion de
l’information sur l’Amérique latine) et Georges Montaron, directeur de
Témoignage Chrétien, doivent répondre devant la justice de l’accusation de
faux portée contre M. Jacques Bonomo, journaliste au «Figaro-Magazine».
Le Père Charles Antoine, avait accusé Jacques Bonomo, dans le numéro du
2 au 8 novembre 1987 de «Témoignage Chrétien», de s’être «illustré en 1982
par la publication d’un faux» dans un article du «Figaro Magazine» du 24
avril 1982 sous le titre «La confession d’un jésuite révolutionnaire». Il
s’agissait de celle du Père Pellecer, jésuite, qui après quatre mois de
détention par l’armée guatémaltèque, avait reconnu au cours d’une conférence de presse, en 1981, être un prêtre marxiste formé pour introduire le
marxisme dans l’Eglise.
Le journaliste du «Figaro-Magazine» a soutenu que l’article incriminé
était «une synthèse de la déposition du Père Pellecer et de différents
témoignages qu’il avait pu recueillir, notamment une interview personnelle
du Père Pellecer». Il s’est d’autre part insurgé avec force contre le mot
de «faux» employé par le Père Charles Antoine: «Je suis l’objet d’une campagne de haine parce que j’ai révélé des choses que le grand public ne savait pas.»
La défense a, de son côté, fait entendre comme témoins, Mgr Lemonnier,
évêque du diocèse de Belfort, dont dépend le Père Charles Antoine et le
Père Henri Madelin, provincial des jésuites de France à l’époque de l’affaire Pellecer. Elle a également montré que le texte du «Figaro-Magazine»
comportait des ajouts et des modifications tendant à renforcer et à aggraver tout ce qui, dans les aveux du Père Pellecer, allait dans le sens d’une
critique systématique du choix prioritaire de l’Eglise catholique en faveur
des pauvres.
A l’issue de l’audience, le Père Charles Antoine a estimé qu’il ne pouvait en rien préjuger du jugement qui serait rendu, mais il restait confiant. Le délibéré de l’affaire sera rendu le 9 mai prochain. (apic/vb/bd)
L’affaire Pellecer (120488)
Paris/Bruxelles, 12avril(APIC/CIP) Le Père Pellecer est un jésuite guatémaltèque, porté disparu dans la capitale de son pays le 9 juin 1981, puis
mystérieusement reparu le 30 septembre 1981, lors d’une conférence de presse organisée par le régime militaire guatémaltèque. A cette conférence de
presse, le Jésuite s’était livré à une importante autocritique d’une collaboration qu’il prétend avoir eue précédemment avec la guérilla, puis dénonce un certain nombre de personnes et de méthodes qui ne seraient que des
«façades» religieuses masquant, de la part de toute une frange de l’Eglise,
un combat communiste.
Dès novembre 1981, l’agence DIAL (Diffusion de l’information sur
l’Amérique latine) à Paris publie l’intégralité de cette conférence de
presse. Un examen attentif des affirmations du Père Pellecer et des réponses qu’il apporte aux questions des journalistes confirme la première impression qu’il a laissée, ce jour-là, à ceux qui l’avaient connu auparavant: le Jésuite a fait, au cours de sa «disparition», un tel revirement
que l’on pense immédiatement à un lavage de cerveau.
Or le 24 avril 1982, le «Figaro-Magzine» publie «La confession d’un
Jésuite révolutionnaire», que le Père Charles-Antoine, prend le temps de
comparer minutieusement au texte intégral de la conférence de presse de
l’automne précédent. la conclusion est formelle: le texte publié dans
l’hebdomadaire français n’est pas un interview de première main du Père
Luis Pellecer, mais un texte déjà retravaillé par quelqu’un (le service de
presse de la dictature militaire du Guatémala ?) et d’ailleurs traduit de
l’anglais et non de l’espagnol.
Depuis, le Père Charles Antoine a consacré à l’affaire Pellecer et au
dossier que M. Bonomo a fait dans le Figaro-Magazine une centaines de pages
de son dernier livre. C’est ce qui lui vaut d’avoir à répondre devant le
tribunal de l’accusation de faux portée contre M. Bonomo. C’est ce qui
vaudra aussi à l’affaire Pellecer d’être évoquée pour la première fois devant un tribunal.
Au sujet du procès fait régulièrement au choix préférentiel de l’Eglise
catholique pour les pauvres, le Père Charles Antoine aime à citer le mot de
Dom Helder Camara: «Quand j’aide les pauvres, on me traite de saint. Quand
j’explique pourquoi il sont pauvres, on me traite de communiste.»
(apic/cip/bd)