Paris: Le «projet Aladin», juifs et musulmans s’unissent pour lutter contre le négationnisme

Un projet initié par la Fondation pour la mémoire de la shoah

Paris, 30 mars 2009 (Apic) S’il est clair que l’on ne peut pas totalement éradiquer l’antisémitisme, on peut toutefois tenter de lutter contre l’ignorance par le biais de l’éducation. C’est le but d’un programme ambitieux initié par la Fondation pour la mémoire de la shoah à Paris. Soutenu par l’Unesco, le «projet Aladin» veut lutter contre la négation du génocide des juifs d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ahmed Toufiq, ministre marocain des Habous et des Affaires Islamiques, le conseiller du Roi Mohammed VI André Azoulay, l’ancien président français Jacques Chirac, Simone Veil, présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la shoah et ancienne déportée, Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, le président sénégalais Abdoulaye Wade, Ely Ould Mohammed Vall, ancien président mauritanien, tous étaient présents à la conférence officielle de lancement du «projet Aladin», vendredi, au siège de l’Unesco à Paris.

Le projet consiste en un site internet multilingue – arabe, farsi, turc, français et anglais – où l’histoire de la shoah, l’extermination des juifs par les nazis, est exposée. Le site (www.projetaladin.org) donne une multitude d’informations sur les relations entre les juifs et les musulmans et sur leur coexistence souvent pacifique pendant de nombreux siècles. C’est important d’en garder la mémoire, car les jeunes générations ne connaissent pas l’histoire des relations entre juifs et musulmans. Ils pensent souvent que les relations ont toujours été haineuses, ce qui est faux. «Il fallait combler cette ignorance», notent les initiateurs du projet.

On trouve également sur le site internet des ouvrages importants sur le génocide des juifs tels que le «Journal d’Anne Franck» ou «Si c’est un homme», le récit autobiographique de Primo Levi, traduits en arabe et farsi. Les ouvrages sont librement téléchargeables sur le site.

Il s’agit, pour le «projet Aladin», de pour favoriser le dialogue entre juifs et le monde arabo-musulman, où l’on trouve sur le marché de nombreux ouvrages «négationnistes». Ces sentiments sont exacerbés par les affres du conflit israélo-palestinien. Il n’est pas rare, en effet de trouver dans les librairies arabes les «Protocoles des Sages de Sion» voire «Mein Kampf».

Le «projet Aladin» bénéficie du soutien de plus de 200 intellectuels, historiens, universitaires et politiques, dont beaucoup sont issus du monde arabo-musulman. Un «Comité de Conscience» a été créé, qui comporte notamment les noms de David de Rothschild, président de la Fondation pour la mémoire de la shoah, de Jacques Chirac, de Simone Weil, du Prince El Hassan ben Talal de Jordanie, de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, de l’ancien chef d’Etat de Mauritanie et de l’ancien président de la République d’Indonésie. (apic/com/be)

30 mars 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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