Paris: Mgr di Falco: «pour moi plus rien ne sera jamais comme avant»

L’évêque auxiliaire avoue avoir même songé au suicide

Paris, 15 avril 2002 Près d’un mois après le classement sans suite d’une plainte pour «abus sexuels» déposée contre lui, l’évêque auxiliaire de Paris Mgr Jean-Michel di Falco estime que pour lui «plus rien ne sera jamais comme avant» et confie avoir songé au suicide.

Mgr di Falco, qui a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse, s’est exprimé dimanche dans un entretien enregistré, diffusé dimanche lors de l’émission de TF1 «Sept à huit».

Amaigri et sous antidépresseur, il a déclaré que l’homme qui a porté plainte contre lui pour des faits supposés remontant à près de trente ans, donc légalement prescrits, «a été utilisé par un groupe qui, de façon habituelle et systématique, s’en prend aux évêques (…) A travers moi c’est l’Eglise, l’ensemble de l’institution» qui était visée.

«Maintenant le mal est fait. Pour moi plus rien ne sera jamais comme avant», a-t-il affirmé. «A partir du moment où une accusation a été portée, même si vous vous savez innocent, quand vous croisez le regard des autres vous ne pouvez pas vous empêcher de vous dire ’qu’est-ce qu’il pense, qu’est-ce qu’il croit?’».

Mgr di Falco, qui fut durant neuf ans porte-parole de l’épiscopat, a indiqué qu’il n’avait pas été épargné par les rumeurs les plus fantaisistes, y compris qu’il avait un enfant.

Au journaliste qui lui demandait s’il avait songé au suicide, il a répondu «je ne serais pas honnête si je ne vous disais pas que ça m’a traversé l’esprit» (…) «Peut-être cela choquera ceux qui ont la foi, mais (…) le prêtre est pétri de la même chair que chacun». «Je me croyais plus fort que ce que je me découvre», a-t-il encore confié. (apic/ag/pr)