Belgique : La bière trappiste de Rochefort menacée par l'extension d'un carrière

Pas d’eau, pas de bière !

Rochefort, 21 juin 2013 (Apic) L’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy, en Belgique, où la bière trappiste de Rochefort est brassée, s’oppose résolument au projet d’extension de la carrière Lhoist, prévu à l’emplacement de la source d’eau Tridaine. La réalisation de tels travaux aurait pour conséquence de tarir la source, privant la brasserie d’une eau exceptionnelle et détruisant l’écosystème local, rapporte le site infocatho.be.

L’industriel Lhoist souhaite poursuivre l’exploitation d’une carrière de pierre calcaire située sur le Plateau de Gerny, au lieu-dit ‘La Boverie’ à Rochefort. Or l’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy s’oppose fermement à ce projet, car la source Tridaine, dont elle est propriétaire depuis 1833, serait alors définitivement tarie. L’eau de la source, qui ne requiert aucun traitement chimique ou physique, constitue un ingrédient indispensable au brassage des trois types de bières trappistes de Rochefort produites par l’abbaye. En outre, l’abbaye fournit cette eau gracieusement à la ville de Rochefort depuis 1892, ce qui représente un volume annuel de 400.000 m3.

Les défenseurs de la Tridaine rappellent qu’en approfondissant sa carrière l’industriel Lhoist romprait une convention signée en 1984 avec l’abbaye, selon laquelle la compagnie s’engage à ne pas descendre sous la cote altimétrique de 220 mètres, afin de préserver la source.

L’abbaye de Saint-Remy s’inquiète des répercussions sur la qualité de sa bière. Si la Trappiste de Rochefort ne peut être brassée dans les conditions qui lui ont conféré depuis toujours ses caractéristiques, c’est l’activité économique de la brasserie qui est en péril, avec 30 emplois directs en jeu. En outre dans un tel cas de figure, les coûts de distribution d’eau pour l’abbaye et la ville de Rochefort augmenteraient considérablement. Une pétition en ligne a été ouverte pour sauver la source Tridaine.

La bière trappiste

Une bière trappiste est une bière brassée au sein même de l’abbaye par ou sous contrôle des moines trappistes. Ces bières sont généralement de fermentation haute et doivent être brassées dans le respect des critères définis par l’Association Trappiste Internationale si elles veulent pouvoir arborer le logo ‘Authentic trappist product’ . Une partie des bénéfices est affectée à la subsistance des moines et à l’entretien du site de l’abbaye; le reste est versé à des œuvres caritatives de la communauté monastique.

Il n’existe actuellement que neuf bières trappistes dans le monde. Six sont belges (Westmalle, Westvleteren, Achel, Chimay, Orval, Rochefort) une hollandaise (Konigshoeven), une autrichienne (Engelszell) et une française (Monts des Cats brassée à Chimay / la seule à ne pas encore avoir le logo).

(apic/infocatho.be/mp)

21 juin 2013 | 11:14
par webmaster@kath.ch
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