Pascal Tornay ordonné diacre: «Vertigineux!»

Le Valaisan Pascal Tornay a été ordonné diacre par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion. Une assemblée nombreuse a été témoin de son ›oui’ à l’église Saint-Michel de Martigny Bourg, le 9 juin, dimanche de Pentecôte.

«Quelque chose vous prend le cœur. Il me semble que c’est la litanie des saints et la prière de l’ordination, celle qui fait de vous un diacre. J’ai senti dans ce moment une mystérieuse trame. Que s’est-il passé dans mon âme? Je ne le sais pas. Je le relirai plus tard», confie à cath.ch Pascal Tornay, ému.

La cour de l’église St-Michel de la paroisse de Martigny Bourg est bondée. Amis, proches, prêtres et diacres, désormais ses confrères, convergent vers le nouveau diacre pour le congratuler, lui souffler leur fierté et donner l’accolade. Le soleil a fini par surclasser la pluie, qui caractérise ce printemps capricieux.

«Quelque chose vous prend au cœur»

Encore dans la célébration, le nouveau diacre redit son engagement. «J’ai comme perdu le contrôle lors de la célébration, le Seigneur a pris le relais. C’est un acte d’abandon. J’ai repensé au Christ dans ces moments cruciaux de sa vie et me suis dit: ›C’est le moment!’»

Il est toujours Pascal, reprend-il mais évoque le saisissement de l’être face au Seigneur dans le ›oui’. «C’est vertigineux!» Un peu plus tôt dans l’après-midi, devant une assemblée nombreuse, l’agent pastoral et responsable du service diocésain de la diaconie a, selon le rituel, répondu ›oui’ à l’évêque du diocèse de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey. De même que sa femme Colette.

«Je peux attester que le peuple chrétien a été consulté, et que ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis. Aussi j’atteste que Pascal Tornay est digne d’être ordonnée diacre», a lancé, selon la formule de rigueur, Pierre-Yves Maillard, le vicaire général du diocèse de Sion, ouvrant la voie à l’ordination. Une vingtaine de prêtres et diacres, venus principalement du Valais mais aussi de Suisse romande, entouraient Pascal Tornay.

«Un cadeau que Dieu fait à son Eglise»

«Une ordination diaconale est un événement heureux. C’est un cadeau que Dieu fait à son Eglise et pour lequel nous lui rendons grâce», relève Mgr Lovey en ouvrant son homélie. Une ordination majore encore, s’il le fallait vraiment, la présence de l’Esprit au cœur de l’événement, ajoute l’évêque de Sion.

«Tu vas donc devenir, Pascal, un homme sous influence! Sous l’influence de l’Esprit-Saint», poursuit l’évêque du diocèse en évoquant la mémoire. Citant le verset 26 du chapitre 14 de l’Evangile selon St Jean, Mgr Lovey a mis l’accent sur la mémoire, domaine important dans lequel agit l’Esprit-Saint. Mais la mémoire du cœur, précise Mgr Lovey, non la capacité de stocker des informations et de les ressortir au besoin.

«Que tu te souviennes que le cœur de l’Evangile consiste à aimer: aimer ce que l’Esprit te fera découvrir ; aimer les personnes que ton ministère diaconal te fera rencontrer». Ton ordination diaconale est aussi importante pour nous. Le signe de la présence d’un diacre, devant nous, est essentiel, indique l’évêque.

Le sacrement du pauvre

«Si nous prions pour toi, pour tous ceux qui reçoivent l’ordination diaconale, c’est pour qu’avec eux tous, tu demeures un signe éloquent de l’engagement que le Christ lui-même a pris pour les petits et les pauvres», ajoute Mgr Lovey. Lui de condition divine s’est dépouillé de son rang d’égalité avec Dieu pour nous enrichir de sa pauvreté. Merci de demeurer «le sacrement du pauvre».

Au-dehors, la luminosité s’intensifie au fur et à mesure que le soleil perce la couche nuageuse. La clarté que donne la baie vitrée située derrière l’autel contraste avec le rouge liturgique de rigueur qu’arborent l’évêque et les concélébrants.

Alors que Mgr Lovey s’apprête à célébrer l’eucharistie, Pascal Tornay, nouvellement ordonné, est aux côtés de son confrère Bertrand Georges, qui œuvre à la pastorale de la famille de l’Eglise catholique du canton de Fribourg. Appliqué, un peu hésitant, le nouveau diacre seconde l’évêque en préparant les calices. «J’étais content d’avoir Bertrand avec moi. Il m’a guidé. Je suis encore en apprentissage!», sourit Pascal.

Le nouveau diacre n’imagine pas une seule seconde un autre chemin. «Comme je l’ai dit à ma femme, je ne pourrai plus ›n’être pas diacre’. Aujourd’hui s’est joué quelque chose pour moi». (cath.ch/bh)