Sa légitimité est contestée par les Tibétains

Pékin: La Chine exhibe à la télévision son Panchen Lama

Pékin, 12 février 2002 (APIC) Gyancain Norbu, le Panchen Lama reconnu par la Chine, est apparu à la télévision à l’occasion de son 12ème anniversaire. Le Panchen Lama est la seconde autorité spirituelle du bouddhisme tibétain. Une de ses principales fonctions est de reconnaître le nouveau Dalaï Lama. La légitimité de Gyancain Norbu est cependant contestée par les Tibétains qui ne reconnaissent comme 11ème Panchen Lama que Gedhun Choekyi Nyima, en prison depuis 1995.

Gyancain Norbu est reconnu par la Chine comme 11ème Panchen Lama. Récemment montré à la télévision chinoise, il a été reçu par les autorités à l’occasion de son douzième anniversaire. Le jeune homme passe occasionnellement à la TV, où on le voit participer à des cérémonies religieuses.

Placé sous la surveillance d’éducateurs chinois, Gyancain Norbu est au c?ur d’un enjeu politique majeur entre la Chine et le Tibet. En tant que Panchen Lama, il est celui qui désigne le nouveau Dalaï Lama, l’autorité suprême du bouddhisme tibétain, lors des procédures qui permettent l’authentification de sa nouvelle réincarnation, condition essentielle de la reconnaissance de celui qui sera un jour le 15ème Dalaï Lama.

Vu le jeune âge de l’actuel Panchen Lama, et l’âge nettement plus avancé de Tenzin Gyatso l’actuel Dalaï Lama (67 ans), c’est à Gyancain Norbu, aux yeux des autorités chinoises, que reviendra la tâche de désigner le successeur du 14ème Dalaï Lama. Mais sa légitimité est mise en cause par les Tibétains. Il n’a en effet pas été désigné par le Dalaï Lama. Ce dernier reconnaît Gedhun Choekyi Nyima comme seul onzième Panchen Lama.

De plus, comme l’explique Agya Rinpoché, supérieur du monastère de Kumbum, le choix de Gyancain Norbu est le fruit d’une manipulation par les autorités chinoises. Les Tibétains ne sont d’ailleurs pas dupes et surnomment Gyancain Norbu «le Panchen de Jiang Zemin»

Gedhun Choekyi Nyima, le vrai Panchen Lama aux dires des Tibétains, a été emprisonné il y a sept ans dans un lieu gardé secret par la Chine. Il est actuellement le plus jeune prisonnier politique au monde.

Le jeu de la Chine d’imposer un Panchen Lama, politiquement conforme à sa volonté, ressemble étrangement à la reconnaissance de l’Eglise «officielle» par Pékin, au détriment de l’Eglise dite «clandestine». (apic/bbc/sh)

12 février 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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