La guérilla du Sentier Lumineux accusée d’actes barbares

Pérou: L’évêque de Chimbote dénonce les crimes contre les enfants (130993)

Lima, 13septembre(APIC) Les droits des enfants au Pérou sont gravement

violés, en particulier par les membres de la guérilla du Sentier Lumineux

qui ont commis des actes «indescriptibles et barbares» contre des enfants,

affirme Mgr Luis Armando Bambaren Gastelumendi, évêque de Chimbote, un port

du Pérou septentrional.

Mgr Bambaren, qui s’est envolé dimanche de Lima pour Genève, où il doit

assister à une session du Comité des droits de l’enfant de l’ONU – dont il

est l’un des vice-présidents -, a affirmé dans la capitale péruvienne que

la plupart de ces actes cruels sont à peine connus à l’étranger.

Président de la Commission pour l’enfance et la famille de la Conférence

épiscopale péruvienne, Mgr Bambaren relève que «même des bêtes sauvages» ne

tortureraient et ne tueraient pas de la façon dont le font les membres de

l’organisation terroriste «Sendero Luminoso».

Pris en otages par le «Sentier Lumineux»

Le 18 août dernier, durant quatorze heures consécutives, le «Sentier Lumineux» a attaqué 12 localités du district de Mazamari, département de Junin, dans la région amazonienne, égorgeant et massacrant 62 personnes dont des indigènes Ashaninkas et des colons – et laissant sur le terrain

une quarantaine de blessés et septante orphelins. Les enfants n’ont pas été

épargnés, puisque 14 d’entre ont été tués. Les victimes ont été massacrées

à l’aide de haches, de lances, de couteaux et de machettes. Sept professeurs ont eu la langue, les oreilles et les mains coupées.

Les Ashaninkas – la plus importante ethnie indigène d’Amazonie péruvienne – sont environ 55’000 et ont été très longtemps abandonnés à leur sort

par l’Etat péruvien. 5’000 d’entre eux sont sous le contrôle de «Sentier

Lumineux»; les femmes et les enfants sont obligés de travailler dans

l’agriculture et les jeunes âgés de 17 à 35 ans, hommes et femmes, sont obligés de combattre dans les rangs de la guérilla d’obédience maoïste. 1’500

indigènes sont déjà morts entre les mains du «Sentier Lumineux» et la population est prise en sandwich entre l’armée et la guérilla. Une dizaine de

milliers d’indigènes ont été déplacés. Cette population est aidée par

l’Eglise péruvienne. (apic/sign/kna/be)

13 septembre 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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