Mort naturelle du cardinal Alzamora remise en cause
Pérou: Le cardinal Cipriani interrogé sur la mort de son prédécesseur
Lima, 4 avril 2004 (Apic) Le cardinal péruvien Juan Luis Cipriani, archevêque de Lima, a été convoqué par la justice pour être interrogé sur la mort de son prédécesseur. Selon la presse locale, la mort du cardinal Augusto Vargas Alzamora, en septembre 2000, pourrait ne pas être naturelle.
Une procédure a été ouverte pour «atteinte à la vie et à la santé d’autrui» après le décès du cardinal Alzamora, qui avait été atteint d’une hémorragie cérébrale. «Le cardinal Alzamora est mort des suites d’une maladie», a réaffirmé le 3 avril Mgr Cipriani dans son émission de radio hebdomadaire. Il a sommé le procureur Hector Villar Huaman «de faire connaître publiquement les documents, les faits et les déclarations sur lesquels il se fonde pour poursuivre son enquête».
Défenseur du peuple et opposant au régime de l’ex-président Alberto Fujimori, l’ancien archevêque de Lima ne mâchait pas non plus ses mots pour dénoncer la violence de la guérilla maoïste «Sentier lumineux». Son successeur, le cardinal Cipriani, était pour sa part un sympathisant d’Alberto Fujimori et aurait joué un rôle controversé comme négociateur lors de la prise d’otage à la résidence de l’ambassadeur du Japon à Lima (fin 1996-début 1997), qui s’acheva dans le sang (17 morts).
Mgr Cipriani, 61 ans, issu de la prélature de l’Opus Dei, a été nommé sur le siège de Lima en janvier 1999 pour succéder au cardinal Vargas Alzamora. Il avait durement critiqué en 1998 les observateurs internationaux qui avaient signalé un manque de respect des normes démocratiques dans le processus électoral en cours, s’attirant des critiques jusqu’au sein de la conférence épiscopale et de la part du cardinal Alzamora. (apic/cip/ag/bb)