Le Père Philippe Lefebvre est professeur d'Ancien Testament à l'Université de Fribourg |  © Grégory Roth
Suisse

Philippe Lefebvre nommé à la Commission biblique pontificale

Le dominicain Philippe Lefebvre, professeur à l’Université de Fribourg a été nommé par le pape membre de la Commission biblique pontificale, pour un mandat de cinq ans, a indiqué la Haute-Ecole fribourgeoise le 13 janvier 2021.

Professeur d’Ancien Testament à l’Alma Mater fribourgeoise, Philippe Lefebvre voit ainsi reconnue sa contribution à la recherche biblique.  Auteur d’une douzaine de livres et de très nombreux articles, le dominicain est aussi connu pour ses contributions régulières à des programmes radio, notamment sur RCF. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages de la collection Ce que dit la Bible sur…, qui répond aux questions des fidèles sur des sujets variés, la famille, le couple et même le vin.

Philippe Lefebvre, né à Lille, a d’abord étudié les lettres classiques. Après une maîtrise et une agrégation, il est assistant pendant deux ans à l’Université de Grenoble avant d’obtenir une bourse pour partir à l’Ecole biblique de Jérusalem. De retour en France, il devient professeur à Poitiers, mais change d’orientation. A 31 ans, il entre au noviciat dominicain de Strasbourg, et poursuit ses études en théologie.
Ordonné prêtre en 1997,  il enseigne la Bible et l’exégèse à l’Université de Fribourg, à l’Ecole biblique de Jérusalem où il se rend chaque année, à la faculté théologique d’Angers, au séminaire de Lille, pour finalement obtenir la chaire d’Ancien Testament à Fribourg.

Une commission créée en 1902

La Commission biblique pontificale est composée de vingt biblistes, venus de tous les continents. Elle travaille sur divers sujets bibliques comme les méthodes de lecture de la Bible, ou les études juives. Elle se réunit au complet une semaine par an au Vatican pour rassembler les travaux de chacun, pour échanger et produire des textes importants sur les sujets travaillés et discutés par tous. 

L’organisme a été constitué en 1902 par Léon XIII. Le pape assigna à cette nouvelle institution une triple fonction: promouvoir de manière efficace les études bibliques chez les catholiques; contester de manière scientifique les opinions erronées concernant les Saintes Ecritures; étudier et éclairer les questions débattues et les problèmes émergeant dans le domaine biblique. Ses membres étaient alors des cardinaux assistés de conseillers.

Réformée par Paul VI en 1971 pour devenir un organe consultatif d’experts, la commission s’est penchée sur de nombreux thèmes comme le rôle de la femme dans la Bible, la Bible et la théologie de la libération, la christologie ou l’universalité du salut.  Chacune de ces questions donnant lieu à une publication.

Ses membres sont nommés pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. La commission est actuellement présidée par le cardinal espagnol Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. (cath.ch/com/mp)

Trois questions à Philippe Lefebvre

Cette nomination comme membre de la Commission biblique pontificale sonne comme une consécration.
Peut-être une certaine reconnaissance de faire partie des 20 membres sur 5 continents. Je n’ai pas vraiment postulé à ce poste. J’ai reçu un mail qui me disait: «Vous avez été nommé». Point. En fait, j’ai d’abord cru à un canular d’un confrère dominicain. Et j’avoue mon étonnement, car que ce ne sont pas les milieux du Vatican que j’ai le plus côtoyés jusqu’ici.
Est-ce une fierté de devenir en quelque sorte un «conseiller exégétique du pape»?
Disons que c’est toute une commission qui travaille sur des sujets bibliques. A partir de la Bible, on touche aux autres domaines de la théologie, et aujourd’hui la relation avec des croyants d’autres religions. La répercussion dépasse donc le milieu de l’Eglise catholique.
Y-a-t-il des sujets que vous souhaiteriez proposer?
Je ne pense pas qu’un membre nouvellement arrivé peut d’emblée proposer ses sujets. Quelque chose qui me semble très important est le travail de fond des relations de la Bible à celle les autres domaines de la théologie. Par exemple, les questions sur la famille: est-ce que l’enracinement ou la méditation bibliques sur la famille sont suffisamment pris en compte dans les documents qui sortent sur la famille? Peut-être pas toujours. Ou la Bible comme vecteur œcuménique: entre catholiques, protestants et orthodoxes, nous nous abreuvons à la même source. Il serait donc bon de se replonger dans cette même source, qui réfléchit justement sur les relations de gens divers… Par exemple, les Juifs et les Samaritains. Croyants du même Dieu, ils ont leurs différences. Quelles conclusions pourrait-on tirer pour nos relations internes dans l’Eglise? GR

Le Père Philippe Lefebvre est professeur d'Ancien Testament à l'Université de Fribourg | © Grégory Roth
15 janvier 2021 | 10:22
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 3 min.
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