La prostitution a doublé en cinq ans
Philippines : La crise économique et le tourisme responsables de l’essor de la prostitution
Manille, 5 avril 1998 (APIC) «Le commerce des corps n’est plus désormais cantonné à certaines zones. Il se développe dans tous les secteurs où la pauvreté apparaît et où le tourisme se développe», dénonce Liza Maria, secrétaire de «Gabriela». L’Alliance nationale «Gabriela», composée de 250 groupes de femmes demande au gouvernement de mener une campagne contre la prostitution afin de mettre un terme au florissant commerce sexuel.
Selon Liza Maria, on compte beaucoup de collégiens, de filles prépubères, de femmes indigènes et de femmes au foyer parmi les 500’000 femmes et enfants prostitués aux Philippines. Le nombre de ces derniers serait passé de 60’000 en 1992 à 100’000 aujourd’hui.
Chaque année, note l’Alliance «Gabriela», quelque 3’200 nouveaux enfants seraient contraints de se prostituer. La plupart vivent dans des villes touristiques comme Manille, Angeles, Olongapo, Pagsanjan et Baguio, ainsi que dans les îles du centre, comme Cebu, Boracay et Palawan.
Les licenciements massifs, les bas salaires, un marché du travail en dépression et le coût trop élevé des denrées de base et des services sociaux seraient autant de raisons qui conduisent à la prostitution, seul recours à la faim et à la misère.
«Gabriela» estime que le programme gouvernemental visant à faire des Philippines la principale région touristique de la région Asie-Pacifique a également contribué au commerce sexuel. Environ 1,2 million de touristes ont visité les Philippines en 1992 contre 2,2 millions en 1997. Le gouvernement déclare vouloir en attirer 5,4 millions en 2010. (apic/cip/pr)