Philippines: Le Père Giancarlo Bossi a été libéré jeudi soir
«Je n’ai jamais été menacé, j’ai été bien traité»
Manille, 20 juillet 2007 (Apic) Le religieux italien Giancarlo Bossi, enlevé le 10 juin dans le sud-est des Philippines, a été libéré jeudi soir par ses ravisseurs. «Je n’ai jamais eu la sensation que mes ravisseurs voulaient me faire du mal, je n’ai jamais été menacé. J’ai été bien traité», a-t-il déclaré quelques heures plus tard à l’agence Misna.
Aucune rançon n’a été payée pour la libération du religieux, selon un responsable de la police philippine, Jaime Caringal. C’était pourtant dans ce but qu’il a été enlevé. «Mes ravisseurs m’ont assuré qu’ils ne me reprendront plus.ils m’ont dit: nous sommes désolés, mais nous vous enlevons seulement pour de l’argent», a affirmé le Père Bossi en visayan (langue locale) et en anglais à une chaîne télévisée locale depuis un poste de police de la ville de Zamboanga, au sud-ouest de l’île de Mindanao.
La joie du pape Benoît XVI
La nouvelle de sa libération a été accueillie par le pape Benoît XVI avec «une très grande joie», selon le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi. Un sentiment de soulagement a également marqué le chef du gouvernement italien Romano Prodi. «Je veux remercier tous ceux qui se sont employés pour la libération du religieux, à commencer par l’Unité de crise» du ministère des Affaires étrangères «qui a toujours été en contact avec les autorités philippines», a déclaré Prodi. Père Bossi a déjà été emmené dans la capitale, Manille, où il rencontre vendredi matin la présidente Gloria Macapagal Arroyo.
«J’ai été bien traité.Certes, la nourriture n’était pas excellente.Riz, sel et poisson séché, c’est pour cela que j’ai maigri. Mais au moins j’ai arrêté de fumer, je ne touche plus de cigarettes depuis le 27 juin»: fatigué mais lucide, c’est même en plaisantant que le Père Giancarlo Bossi a raconté à l’agence Misna l’expérience de sa captivité, quelques heures après sa libération advenue hier soir à 23h30, heure locale.
Le missionnaire italien de l’Institut pontifical des missions étrangères (Pime) a été récupéré par la police philippine, en étroite collaboration avec l’ambassade italienne, le ministère italien des Affaires étrangères et les services secrets italiens. D’après les informations qui circulent ce matin, il a été libéré dans la municipalité de Karamutan, en province de Lanao del Norte, grâce à l’intervention de Hajarun Lamiri, le maire de Turuban, et à un groupe d’anciens membres du Front de libération islamique moro (Milf).
Front islamique moro ou Abou Sayyaf?
Selon des informations encore à confirmer, trois noms circulent sur l’identité des ravisseurs: Abdul Salam, Putot Jakaria et Ogis Jakaria, qui seraient d’anciens commandants du Milf apparemment déjà responsables dans le passé d’enlèvements à des fins d’extorsion. Le porte-parole du Milf, Eid Kabalu, a affirmé qu’il fallait encore contrôler si ces individus appartenaient bien au mouvement rebelle. Au moment de l’enlèvement, le 10 juin dernier, les auteurs de la prise d’otage avaient dit au missionnaire qu’ils appartenaient au groupe Abou Sayyaf et qu’ils venaient de la zone de Basilan. A l’agence Misna, le Père Bossi a raconté qu’au début de sa captivité, les ravisseurs étaient un groupe de 11 personnes, restés 5 à la fin. «On m’a mis sur une barque et nous nous sommes dirigés vers la zone de Lano del Norte, d’où je n’ai jamais bougé. Nous avons changé deux fois de cachette dans une zone montagneuse, mais en restant dans cette zone». (apic/misna/bb)