Fribourg: Un guide de montagne détruisait les croix sur les sommets
Pincé lundi matin, il a reconnu les faits
Fribourg, 15 mars 2010 (Apic) Ces derniers mois, des croix ont été profanées dans les sommets des Préalpes fribourgeoises. Les choses sont claires maintenant: un guide de montagne reconnaît les faits. Il a été interpellé le 15 mars. Son motif: ouvrir un débat sur l’utilité des croix érigées en montagne.
Le canton de Fribourg n’en revenait pas. Coup sur coup, deux croix ont été sciemment sciées au sommet de montagnes pas accessibles à tout un chacun. Il fallait connaître les lieux et disposer des moyens et en matériel et en force pour porter atteinte à ces objets qui font partie du patrimoine culturel des montagnes gruyériennes: le Vanil Noir et les Merlas.
Le mystère des croix profanées ces derniers mois en Gruyère s’éclaircit: un guide de montagne de 48 ans, domicilié dans la région, a été interpellé lundi matin. Il dit avoir agi pour des raisons spirituelles et souhaité ouvrir un débat public sur l’utilité des croix érigées sur les sommets des montagnes.
Après une audition par la police, l’homme a été relaxé. Sans précédent judiciaire, le guide de montagne ne supporterait pas que l’Eglise impose des objets de culte, la montagne devant pour lui rester un «espace de liberté partagé entre tous.» C’est un homme qui a demandé à sortir de l’Eglise, selon les informations du juge d’instruction fribourgeois Jean-Luc Mooser, qui a entendu l’auteur des délits.
Malgré tout: un acte de vandalisme
Même si l’on peut ne pas admettre la présence de signes religieux dans la nature, il est difficilement admissible que des objets soient victimes de vandalisme. Le juge a ordonné une procédure pénale contre inconnu suite à ces actes de vandalisme. Après deux mois d’enquête, l’auteur des faits était identifié et a reconnu avoir dévissé la tôle entre les piliers de la croix érigée au sommet du Vanil Noir et l’avoir enroulées autour des tubes qui forment le mât. Il a placé par la suite un drapeau gruérien à la place de la croix.
En février dernier, non content de son premier acte, le guide de montagne s’en est pris à la croix des Merlas, sur la commune du Bas-Intyamon, juste en dessus de Grandvillard.
«Que la montagne est belle», chantait Ferrat qui vient de nous quitter: quand on sait la respecter et admettre qu’elle a ses valeurs propres. Espérons que le guide comprenne la richesse de cette région qu’il croyait aimer. (apic/com/js)