Pologne: Le Dalaï lama salue les «aspects positifs» du communisme et du marxisme

Bouddhisme et communisme compatibles

Varsovie, 1er février 2009 (Apic) Le Dalaï lama, reconnu comme le plus haut chef spirituel du Tibet, a confié qu’il se considérait comme un sympathisant du marxisme et qu’il avait demandé dans le passé à adhérer au Parti communiste chinois.

«Les communistes se préoccupent avant tout d’égalité et des droits des indigents», a déclaré le leader spirituel en exil du bouddhisme tibétain, dans une interview accordée à l’édition en langue russe du magazine Newsweek. «Leurs principes sont semblables à ceux des bouddhistes : le souci d’autrui et en particulier de ceux qui en ont besoin.»

Il a ajouté : «Il n’y a pas de contradiction entre le communisme, s’il est véritablement appliqué, et le bouddhisme. Le problème, c’est que le communisme n’a jamais été fidèle à lui-même.»

Le lauréat du prix Nobel de la paix, âgé de 73 ans, qui en plus d’être le leader spirituel du bouddhisme tibétain revendique le statut de chef de l’Etat tibétain, a tenu ses propos dans le numéro du 12 janvier du magazine d’information international.

Le Dalai» lama, qui est vilipendé par la classe politique communiste chinoise, a déclaré que la lutte pour l’autonomie au Tibet n’était «pas liée à la religion» et qu’elle était soutenue par de nombreux communistes et athées ayant consacré leur vie à cette cause après avoir placé au départ des «espoirs enthousiastes» dans le communisme chinois.

Intérêt marqué pour le marxisme

«C’est sous leur influence que je me suis intéressé au marxisme – lorsque j’étais à Pékin, j’ai dit à des représentants de l’autorité chinoise que je souhaitais adhérer au Parti communiste chinois», lit-on dans l’article de Newsweek. «L’idée de responsabilité mondiale que je cherche à élaborer dérive du marxisme. Toute la classe ouvrière du monde mérite l’égalité, donc il est non seulement nécessaire de lutter en Russie et en Chine, mais aussi dans le monde entier.»

Né dans une famille paysanne du nord-est du Tibet sous le nom de Tenzin Gyatso en 1935, le 14e Dalai» lama a fui sa terre natale en 1959 après l’échec de négociations avec le régime communiste chinois et l’écrasement d’une révolte de son peuple. Depuis, il vit à Dharamsala, dans l’Etat de l’Himachal Pradesh, dans le nord de l’Inde. Il a appelé de ses voeux à plusieurs reprises l’établissement d’un territoire tibétain autonome et démocratique, associé à la Chine.

Le leader tibétain a déclaré que ses partisans doivent «résister à la politique de la Chine», tout en éprouvant de la compassion à l’égard du peuple chinois. Il a ajouté qu’il a toujours estimé que la religion doit être «séparée de l’Etat», mais a affirmé que la majorité des membres de son comité avaient rejeté une charte réalisée au début des années 1990, qui établissait les principes d’un Etat laïque.

S’adressant à des étudiants le 21 janvier à l’Université de Madras, le Dalai» lama a déclaré penser que l’autonomie n’était «qu’une question de temps», ajoutant qu’il abandonnerait ses privilèges en tant que leader spirituel si la liberté était accordée au Tibet, qui a connu une recrudescence des soulèvements nationalistes en 2008. (apic/eni/js)

1 février 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!