Possible identification des assassins du Père Popielusko
Pologne: Les archives policières de l’ère communiste viennent de s’ouvrir
Varsovie, 6 août 2004 (Apic) Les enquêteurs polonais espèrent identifier les auteurs de l’enlèvement et du meurtre, il y a vingt ans, du prêtre catholique Jerzy Popielusko. Cela pourrait être possible après la remise, le 23 juillet, de 66 volumes de documents contenus dans les archives du siège de la police nationale à Varsovie.
«Etant donné la structure hiérarchique qui existait alors au Ministère de l’intérieur, avec un système d’ordres et de rapports, de tels crimes ne pouvaient pas avoir été commis par des agents opérant de leur propre initiative», a expliqué à l’agence oecuménique ENI Witold Kieres, directeur d’un Institut qui collecte des données sur le crimes commis à l’époque communiste. «Nous espérons que ces documents révéleront non seulement les modes d’action en vigueur au Ministère, mais aussi les noms des auteurs de ce crime», a ajouté Witold Kieres après la remise des documents d’archives de la police nationale.
Selon l’enquêteur, les documents devraient apporter un éclairage nouveau sur «un groupe criminel» qui, agissant au sein du «Département quatre» du Ministère de l’intérieur, était chargé de surveiller les Eglises. Il serait aussi responsable de la tentative d’assassinat au début des années 80 contre le cardinal catholique romain Henryk Gulbinowicz, et de quatre autres agressions contre le clergé polonais.
Quatre agents condamnés, puis acquittés
Le corps, lié, bâillonné et torturé du père Popielusko, âgé de 37 ans, qui était responsable d’aumônerie du syndicat Solidarnosc, avait été retrouvé dans le réservoir d’eau de Wloclawek en octobre 1984, rappelle ENI. Même si quatre agents de la police secrète communiste, le SB, avaient été inculpés du meurtre en février 1985 et condamnés à des peines de 14 à 25 ans d’emprisonnement, tous avaient été libérés après des révisions controversées de leur peines en 1986 et 1987.
De nombreux Polonais ont à maintes reprises accusé des responsables communistes d’avoir ordonné la mort du prêtre, dont la béatification comme martyr est demandée par l’Eglise catholique polonaise. (apic/eni/bb)