Pour Benoît XVI, les maux les plus graves qui frappent l’Eglise proviennent de son sein même
Rome: L’Eglise souffre de ce qui «pollue» la foi et la vie chrétienne de ses membres
Rome, 29 juin 2010 (Apic) L’Eglise souffre surtout de «ce qui pollue la foi et la vie chrétienne de ses membres et de ses communautés», mais elle peut être libérée par Dieu des pièges matériels et des «maux spirituels et moraux», a soutenu Benoît XVI lors de la messe célébrée au Vatican à l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul dans la matinée du 29 juin 2010.
Au cours de cette célébration, dans la basilique Saint-Pierre, 38 archevêques métropolitains nommés dans l’année ont reçu le «pallium» des mains du pape. Comme le veut la tradition, Benoît XVI avait béni le 21 janvier, jour de la fête de sainte Agnès, les agneaux dont la laine a servi à la confection du pallium des archevêques.
Une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, conduite par le métropolite orthodoxe de Sassina (Italie), Gennadios, participait à la célébration.
«Si nous pensons aux 2 millénaires d’histoire de l’Eglise, nous pouvons observer que (…) les épreuves endurées par les chrétiens n’ont jamais manqué», a ainsi rappelé le pape, précisant qu’en certaines périodes et en certains lieux, il s’est agi en fait de «véritables persécutions».
Dieu assure à l’Eglise «une garantie de liberté»
Ces épreuves, toutefois, en dépit des souffrances qu’elles provoquent, ne constituent pas le danger le plus grave pour l’Eglise, a aussitôt affirmé Benoît XVI. Selon lui, en effet, «ce qui pollue la foi et la vie chrétienne de ses membres et de ses communautés cause le plus de dommages à l’Eglise, en portant atteinte à l’intégrité du Corps mystique, en affaiblissant sa capacité de prophétie et de témoignage, en voilant la beauté de son visage». Plusieurs fois déjà, et notamment dans le contexte des affaires de pédophilie de la part de membres du clergé, Benoît XVI a développé dans ses discours l’idée que les maux les plus graves qui frappent l’Eglise viennent de son sein même.
Cependant, a expliqué le pape, «il existe une garantie de liberté que Dieu assure à l’Eglise, une liberté tant face aux pièges matériels qui cherchent à en empêcher ou à en contraindre la mission que face aux maux spirituels et moraux, qui peuvent en altérer l’authenticité et la crédibilité».
Poursuivant son homélie sur le thème de la liberté, le souverain pontife a évoqué plus particulièrement le sens de l’imposition du pallium. Benoît XVI a ainsi indiqué que la communion des archevêques avec saint Pierre et ses successeurs était «une garantie de la liberté pour les pasteurs de l’Eglise et pour les communautés qui leur sont confiées».
Union avec le Siège apostolique
«L’union avec le Siège apostolique, a renchéri le pape, assure aux Eglises particulières et aux conférences épiscopales la liberté face aux pouvoirs locaux, nationaux ou supranationaux, qui peuvent en certains cas s’opposer à leur mission ecclésiale».
La remise du pallium est un geste de communion en particulier avec «les Eglises marquées par les persécutions ou soumises à des ingérences politiques ou d’autres épreuves difficiles», mais aussi avec «les communautés qui souffrent de l’influence de doctrines trompeuses ou de tendances idéologiques et pratiques contraires à l’Evangile».
Dans son homélie, enfin, le pape s’est félicité «des progrès dans les rapports œcuméniques entre catholiques et orthodoxes», appelant à renouveler «l’engagement à correspondre généreusement à la grâce de Dieu», qui conduit les chrétiens «à la pleine communion».
38 archevêques reçoivent le pallium
Par la suite, Benoît XVI a remis le pallium, fine écharpe de laine, à chacun des 38 archevêques. Parmi eux, on comptait notamment Mgr André-Mutien Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique), Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, archevêque de Hanoi (Vietnam), Mgr Bernard Longley, archevêque de Birmingham (Grande-Bretagne), Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala (Cameroun), Mgr Antônio Fernando Saburido, archevêque d’Olinda et Recife (Brésil) et enfin Mgr Józef Kowalczyk, archevêque de Gniezno (Pologne) et ancien nonce apostolique dans son propre pays.
Cet ornement de laine blanche sur lequel sont brodées six croix de soie noire, dont les deux pendants tombent sur la poitrine et les épaules, symbolise le pouvoir pontifical et exprime l’union étroite des évêques avec le souverain pontife. Les pallia sont confectionnés avec la laine des agneaux que le pape bénit chaque année à la fête de sainte Agnès en janvier. (apic/imedia/cp/be)