Pour «enterrer définitivement la guerre des religions»

Cameroun: Musulmans et chrétiens du nord ont prié ensemble pour la paix

Yaoundé, 22 décembre 2009 (Apic) Les fidèles musulmans, chrétiens catholiques et luthériens de la région du Nord au Cameroun, ont «enterré définitivement la guerre des religions» qu’ils entretenaient depuis longtemps.

A l’initiative de l’archevêque de Garoua, chef lieu de la province, Mgr Antoine Ntalou, et du Conseil des Eglises protestantes de Garoua (CEPGA), ils ont organisé une journée de prières commune pour la paix, rapporte le quotidien camerounais, Le Messager.

Cet évènement historique s’est déroulé le 10 décembre dernier dans la ville de Tcholliré, avec l’appui d’un influent chef traditionnel local, Abdoulaye Aboubakary, lamido (souverain) de Rey-Bouba. Le choix de la, localité n’était pas fortuit: jadis, le pouvoir traditionnel musulman qui s’y trouve, était ultra hostile aux autres religions non musulmanes. Il considérait les chrétiens comme des païens.

Aujourd’hui, le climat interreligieux s’est nettement détendu, si bien que la difficile cohabitation interreligieuse, il y a dix ans, est devenue un mauvais souvenir.

Lors de la journée de prière commune à l’esplanade de la ville, imams, prêtre et pasteurs sont tour à tour montés au créneau pour parler de ce qui n’avait jamais existé: la paix entre musulmans et chrétiens. «Nous voulons promouvoir ensemble, le dialogue entre les religions dans le Mayo-Rey (zone dans laquelle se trouve la ville de Tcholliré) et le Nord en général, pour rechercher la justice et la paix dans un esprit de confiance mutuelle et de soutien réciproque», ont-ils fait remarquer.

Les festivités interreligieuses entre la majorité musulmane et les chrétiens se sont terminées sur «une bonne note de satisfaction». «Nous étions toujours considérés par les musulmans comme des païens ou des pécheurs. Je crois que tous ont compris que les religions se valent et nous adorons tous le même Dieu», a commenté au Messager un chrétien catholique dont l’identité n’a pas révélée.

Pour les dirigeants musulmans, catholiques et de l’Eglise luthérienne de Garoua, «en matière de paix et stabilité, le rôle de la religion dans la société n’est pas des moindre». Dans ce cadre, ils ont d’un commun accord, souhaité que chaque habitant de Rey-Bouba ou du Nord Cameroun, soit «libre de sa conviction religieuse». (apic/ibc/pr)

22 décembre 2009 | 11:10
par webmaster@kath.ch
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