Pour faire face à la «crise» du sacrement de la pénitence

Rome: Benoît XVI appelle les prêtres à un retour au confessionnal

Rome, 11 mars 2010 (Apic) Face à «la crise» du sacrement de la pénitence, Benoît XVI a exhorté les prêtres à «revenir au confessionnal». Le 11 mars 2010, recevant quelque 400 participants à une session sur la confession organisée par la Pénitencerie apostolique, le pape a souligné que l’administration du sacrement de la pénitence était «d’autant plus urgente» dans un contexte «hédoniste» où le fidèle est en perte de repères.

«La ›crise’ du sacrement de la pénitence, dont on parle souvent, interpelle avant tout les prêtres et leur grande responsabilité à éduquer les fidèles aux exigences radicales de l’Evangile», a ainsi soutenu Benoît XVI, appelant alors les prêtres à «revenir au confessionnal, lieu de la célébration du sacrement de la réconciliation, mais aussi lieu où ›habiter’ plus souvent».

Le prêtre, selon le pape, doit «se consacrer avec générosité à l’écoute des confessions sacramentelles» et guider le fidèle de sorte à ce qu’il «sache faire des choix qui aillent aussi à contre-courant, en évitant les arrangements ou les compromis».

C’est pourquoi, aux yeux du pape, le clergé doit «avoir une tension ascétique permanente» et se consacrer à «une mise à jour constante dans l’étude de la théologie morale et des sciences humaines».

En outre, l’administration du sacrement de la pénitence est «d’autant plus urgente» dans le contexte culturel actuel marqué par une «mentalité hédoniste et relativiste», a une fois encore lancé Benoît XVI. Ce contexte, en effet, «ne favorise pas l’acquisition d’un cadre clair de valeurs de référence» et n’aide pas le fidèle «à distinguer le bien du mal».

Le sacrement de la pénitence est au cœur des 5 journées d’études proposées du 8 au 12 mars 2010 au Vatican par la Pénitencerie apostolique. Cette semaine de formation, particulièrement adressée aux jeunes prêtres, évoque plus spécialement les situations délicates auxquelles les membres du clergé font face dans le cadre de la confession des péchés.

La Pénitencerie apostolique

Avec le tribunal de la Rote romaine et le Tribunal suprême de la signature apostolique, la Pénitencerie apostolique est l’un des trois tribunaux du Saint-Siège.

Plus ancien dicastère de la curie romaine, la Pénitencerie apostolique, dont l’origine remonte à la fin du 12e siècle, a été créée face au nombre toujours plus important de pèlerins se rendant à Rome dans le but d’obtenir le pardon de leurs péchés, et spécialement ceux dont seul le pape pouvait donner l’absolution.

Jean Paul II, dans la Constitution apostolique Pastor Bonus (1988), a confirmé que le champ d’action du tribunal de la pénitencerie portait sur les absolutions, les dispenses ou autres faveurs concernant tous les péchés privés librement avoués, sacramentels ou non, ainsi que tout ce qui a trait aux concessions et à l’usage des indulgences.

La tâche étant importante, le pénitencier majeur, actuellement Mgr Fortunato Baldelli, est épaulé par un certain nombre de personnes : le régent, actuellement Mgr Gianfranco Girotti, mais aussi un théologien, un spécialiste en droit canon et des conseillers qui forment le conseil de la Pénitencerie apostolique. (apic/imedia/cp/pr)