Pour l’Eglise, le mariage civil des catholiques est un moindre mal, écrit la «Civiltà Cattolica»
Il doit être pris en considération et respecté par l’Eglise
Rome, 29 avril 2004 (Apic) Le mariage civil des catholiques doit être pris en considération et respecté par l’Eglise, a estimé le jésuite espagnol José Maria Diaz Moreno dans un article paru jeudi dans la «Civiltà Cattolica», daté du 1er mai 2004.
Le jésuite espagnol qualifie d’»insulte injustifiée» l’emploi du terme «concubins» pour les couples mariés à la mairie.
«L’affirmation selon laquelle la seule union civile de catholiques est impossible pour l’Eglise est inexacte et ne correspond pas à la réalité», souligne le professeur de droit canon de l’université pontificale Comillas à Madrid, dans le bimensuel soumis à la lecture de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Pour le jésuite espagnol, la question est bien plus complexe.
En effet, il ne faut pas confondre les termes de «nul» et «inexistant». Le mariage civil est canoniquement nul, mais l’Eglise ne peut pas ne pas ignorer et ne pas respecter l’union de catholiques devant le maire. «Le mariage civil est un acte sincère et volontaire par lequel les contractants s’engagent et se reçoivent réciproquement comme mari et femme, dans un projet de vie commune», explique le père Diaz Moreno.
L’Eglise lui reconnaît sa valeur: «Un mariage uniquement civil ne permet pas de contracter un mariage canonique avec une autre personne», poursuit le professeur de droit canon.
Décision à respecter
Pour le jésuite, l’Eglise doit tenir compte de la situation des baptisés au moment de leur mariage: «Manque ou absence de foi», «situation d’indifférence ou agnosticisme». «Les baptisés catholiques qui se trouvent dans cette situation, quand ils contractent un mariage uniquement civil, font le maximum qu’ils puissent faire et agissent selon leur conscience». «On ne peut méconnaître ce droit naturel de la personne», insiste le jésuite, critiquant fermement l’idée selon laquelle l’alternative «pour les baptisés, est, soit un mariage sacramental, soit pas de mariage mais un simple concubinage».
Si les futurs promis «n’ont pas la foi et estiment qu’un mariage religieux serait contraire à leur conscience, il est nécessaire de respecter leur décision et de ne pas les y forcer». Ensuite, s’ils retournent à la foi et veulent s’unir devant l’Eglise, après un divorce par exemple, «ils devront démontrer que leur situation a changé et faire connaître les motivations de leur mariage civil antérieur».
Sans ambiguïté
Enfin le jésuite espagnol invite «les catholiques, dans ces temps d’incrédulité, d’indifférence et de relativisme moral, à ne pas seulement professer leur foi dans l’intimité, mais à la proclamer publiquement, sans aucune sorte de complexe et sans ambiguïté».
L’Italie de l’après-guerre s’était littéralement divisée en deux camps en 1958 quand un évêque, Mgr Pietro Fiordelli, âgé aujourd’hui de 88 ans, avait accusé un couple de son diocèse d’être un couple «de concubins, pécheurs publics», devant les fidèles rassemblés dans la cathédrale, rappelle pour sa part l’Agence France presse à Rome. (apic/imedia/pr)