Le témoignage du Père Hamel: un «antidote aux excès de violence »

Le pape a rendu hommage au père Jacques Hamel, prêtre français assassiné en 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray (Normandie), dans un message lu lors de la remise à Lourdes du Prix Jacques Hamel, le 25 janvier 2024. À cette occasion, le pontife argentin a encouragé les journalistes catholiques à lutter contre le phénomène des fausses informations qui génèrent de la violence et nuisent à la paix.

Comme chaque année depuis 2017, le Prix Jacques Hamel, qui récompense un travail journalistique mettant en lumière les initiatives en faveur de la paix et du dialogue interreligieux, a été remis par Roseline Hamel, la sœur du prêtre assassiné dans son église par deux terroristes islamistes. C’est la Canadienne Sarah-Christine Bourihane qui a été récompensée pour son article «Captive et libre», paru dans le magazine catholique Le Verbe et retraçant le parcours d’une religieuse au Cameroun otage en 2014 de Boko Haram.

Devant plus de 200 journalistes et communicants catholiques réunis à Lourdes pour les Journées saint François de Sales, le nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore, a lu un message du pape François, rappelant l’origine de ce Prix. «Il y a sept ans, un prêtre âgé, bon, doux, fraternel et pacifique, le père Jacques Hamel, devant la violence sauvage et aveugle déchaînée au nom de Dieu, rendait un beau témoignage au Christ», écrit le pontife.

La vérité, «une exigence essentielle»

«Ce témoignage irremplaçable devait être largement diffusé et connu, afin de servir d’antidote aux excès de violence, d’intolérance, de haine et de rejet de l’autre, dont nos sociétés sont hélas de plus en plus le théâtre», poursuit le texte. Dans son message, le pontife enjoint notamment les professionnels de l’information à participer à «la formation et à l’éducation des consciences». Il met en garde contre les «informations erronées» qui circulent, «parfois volontairement», et qui participent à «dresser les uns contre les autres». 

Lorsque ces fausses informations atteignent des personnes n’ayant plus le sens du discernement critique, elles peuvent favoriser les «phénomènes de radicalisation», prévient encore le pape. «C’est pourquoi la vérité est une exigence essentielle du travail journalistique au service du dialogue interreligieux», insiste-t-il.

Le pape François a rencontré à trois reprises Roseline Hamel depuis la mort tragique de son frère à 85 ans. En décembre dernier, la Française est venue au Vatican où elle a pu s’entretenir pendant une quinzaine de minutes avec le pontife sud-américain. Elle lui a alors remis une copie d’une homélie de son frère. «Le pape avait un regard bienveillant, un sourire apaisant», avait confié à I.MEDIA la cadette de dix ans du prêtre martyr.

En 2019, l’enquête diocésaine pour la béatification du père Jacques Hamel s’est achevée et le dossier a été acheminé à Rome pour qu’il soit étudié par le dicastère pour les Causes des saints. Au Vatican, entre 2’000 et 3’000 causes de canonisation sont actuellement à l’étude. (cath.ch/imedia/hl/bh)