Le pape Léon XIV a exhorté les chrétiens à poser leur regard sur les «nombreux peuples dépouillés, volés et pillés» | © Julien Harneis/Flickr/CC BY-SA 2.0
Vatican

Pour Léon XIV, l’Église doit venir au secours des peuples opprimés

«Le regard fait la différence, car il exprime ce que nous avons dans le cœur: on peut voir et passer outre, ou voir et ressentir de la compassion», a déclaré le pape Léon XIV, le 13 juillet 2025. Il s’exprimait ainsi lors de la messe donnée dans la paroisse San Tommaso da Villanova, à Castel Gandolfo, au sud de Rome.

Donnant en exemple le Bon Samaritain, le pape a exhorté les chrétiens à poser leur regard sur les «nombreux peuples dépouillés, volés et pillés». Il a dénoncé les méfaits de «systèmes politiques oppressifs», d’une économie qui «contraint à la pauvreté» et de la guerre.

Dans la petite église pleine de fidèles et de représentants officiels locaux, le pontife a commenté l’Évangile, dans lequel le Christ fait le récit de la parabole du Bon Samaritain, «l’une des plus belles» histoires racontées par Jésus à ses disciples. Contrairement à deux religieux qui passent leur chemin, le Samaritain, un «étranger» qui vient en aide à une personne qui se trouve blessée au bord d’un chemin.

Le risque d’une foi qui se complaît dans «l’observance extérieure de la loi»

Ce récit «secoue la tranquillité de nos consciences endormies ou distraites» encore aujourd’hui, a affirmé le pape. Il a mis en garde contre «le risque d’une foi accommodante» qui se complaît dans «l’observance extérieure de la loi». Il a souligné l’importance du regard qu’avait posé le Samaritain sur cet homme que des bandits avaient laissé pour mort.

«Le regard fait la différence, car il exprime ce que nous avons dans le cœur», a expliqué Léon XIV. «On peut voir et passer outre ou voir et ressentir de la compassion», a-t-il poursuivi. Il a critiqué une «vision hâtive» qui ne prend pas le temps de «se laisser toucher».

L’Église doit venir au secours des peuples opprimés

Jésus «est le bon Samaritain venu à notre rencontre», a poursuivi le pape, citant saint Augustin, le pape François et Benoît XVI. Les chrétiens sont dès lors invités à l’imiter et à devenir des «signes de son amour», en ayant «un cœur qui s’émeut, un regard qui voit et ne passe pas outre, deux mains qui secourent et apaisent les blessures, des épaules solides qui prennent le fardeau de ceux qui sont dans le besoin».

Enjoignant à rejoindre cette «révolution de l’amour», il a encouragé les chrétiens à se tourner vers ceux qui souffrent aujourd’hui, notamment les «personnes accablées par les difficultés ou blessées par les circonstances de la vie». Il a aussi déploré le sort des «nombreux peuples dépouillés, volés et pillés, victimes de systèmes politiques oppressifs, d’une économie qui les contraint à la pauvreté, de la guerre qui tue leurs rêves et leurs vies».

En conclusion, Léon XIV a exhorté à «arrêter nos courses effrénées» afin de pouvoir se laisser ébranler par le prochain «quel qu’il soit» – et pas seulement «celui qui a la même nationalité ou la même religion». Il a affirmé que c’est ainsi qu’une «véritable fraternité qui fait tomber les murs et les barrières» peut voir le jour, afin que «finalement, l’amour se fraye un chemin».

La paroisse pontificale de Castel Gandolfo

La paroisse San Tommaso da Villanova à Castel Gandolfo se trouve à quelques mètres du palais apostolique, dans une église collégiale construite au XVIIe siècle par Le Bernin. Elle porte le nom de saint Thomas de Villeneuve, religieux augustin espagnol du XVIe siècle, archevêque de Valence, qui est le saint patron de Villanova University, l’université de Pennsylvanie tenue par l’Ordre de Saint-Augustin que Robert Francis Prevost a fréquentée dans les années 1970.

De la même façon que les deux paroisses pontificales de la basilique Saint-Pierre et de l’église Saint-Anne au Vatican, qui sont compétentes pour la pastorale de la Cité du Vatican, la paroisse pontificale de Saint-Thomas est compétente pour la pastorale à l’intérieur des villas pontificales de Castel Gandolfo. Se trouvant dans une zone extraterritoriale, elle dépend du vicariat général de la Cité du Vatican, dont le vicaire actuel est le cardinal Mauro Gambetti, par ailleurs archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.

Retrouvailles avec la population de Castel Gandolfo

Au terme de la messe, les paroissiens de Castel Gandolfo, qui ont accueilli le pape chaleureusement, lui ont offert plusieurs cadeaux. Le pontife, grand amateur de tennis, a notamment reçu une casquette blanche brodée avec sa devise (In Illo Uno Unum) qu’il pourra utiliser lorsqu’il pratique ce sport – les villas pontificales de Castel Gandolfo disposent d’un terrain. Lui ont aussi été offerts un ballon, des T-shirts, ainsi que deux paniers de pâtisseries. Le pape a pour sa part offert un calice au curé de la paroisse.

À midi, Léon XIV se présentera pour la prière de l’angélus devant les habitants de Castel Gandolfo, qui, malgré la pluie, étaient déjà très nombreux à s’être rassemblés dans la matinée sur la place de la Liberté, devant le palais apostolique. Avant cette visite du pape américano-péruvien, la dernière adresse officielle d’un pape à la population de Castel Gandolfo remontait au 28 février 2013, jour de la renonciation de Benoît XVI.

Le pape réside à Castel Gandolfo pendant deux semaines pour un temps de repos, mais aussi de prière et de réflexion pour préparer la rentrée. Il séjourne dans la Villa Barberini, une des villas pontificales, et non dans le palais apostolique, que le pape François a transformé en musée. Dimanche prochain, il se rendra à Albano, dans la cathédrale du diocèse où se trouve Castel Gandolfo. Elle fut aussi, pendant les quelques mois précédant son élection, sa paroisse titulaire en tant que cardinal. (cath.ch/imedia/cd/rz)

Le pape Léon XIV a exhorté les chrétiens à poser leur regard sur les «nombreux peuples dépouillés, volés et pillés» | © Julien Harneis/Flickr/CC BY-SA 2.0
13 juillet 2025 | 13:50
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 4  min.
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