Pour Léon XIV, les migrants peuvent réveiller la foi dans les pays sécularisés
Face aux «théories de dévastation mondiale et aux scénarios effrayants», Léon XIV encourage à espérer malgré tout «un avenir de dignité et de paix pour tous les êtres humains». Le pape s’exprime ainsi dans son message pour la 111e Journée mondiale du migrant et du réfugié, rendu public ce 25 juillet 2025.
Cette journée habituellement organisée le dernier dimanche de septembre sera cette année célébrée les 4 et 5 octobre 2025, à l’occasion du Jubilé du migrant et du monde missionnaire, sur le thème «Migrants, missionnaires d’espérance».
Dans un contexte de migrations massives provoquées par les guerres, la pauvreté et le changement climatique, «la tendance généralisée à ne se préoccuper que des intérêts de communautés restreintes constitue une menace grave pour le partage des responsabilités», avertit Léon XIV. De telles attitudes, ainsi que le développement de nouvelles armes «y compris nucléaires», mettent en péril la «coopération multilatérale» et la «solidarité mondiale» nécessaires pour l’avenir de l’humanité.
Un peuple de Dieu en pèlerinage
Le pontife rappelle toutefois que «la vertu d’espérance» fait partie du «projet de Dieu sur l’humanité et le reste de la création». Il explique que la recherche du bonheur, qui peut supposer de le chercher hors de sa terre natale, «est l’une des principales motivations de la mobilité humaine contemporaine». «Beaucoup de migrants, de réfugiés et de personnes déplacées sont des témoins privilégiés de l’espérance vécue au quotidien, à travers leur confiance en Dieu et leur endurance face à l’adversité», insiste le pape.
Léon XIV a repris l’image du «peuple de Dieu en pèlerinage vers la patrie céleste» développée par saint Augustin dans La Cité de Dieu. Le pape souligne que les personnes en déplacement «appellent à l’Église sa dimension pèlerine, perpétuellement tendue vers l’atteinte de la patrie définitive».
La mission des migrants
Originaire des États-Unis, pays où de nombreuses paroisses en déclin ont retrouvé une certaine vigueur grâce à l’arrivée de migrants venus notamment d’Amérique latine, Léon XIV explique que «les migrants et les réfugiés catholiques peuvent devenir aujourd’hui des missionnaires d’espérance dans les pays qui les accueillent».
«Par leur enthousiasme spirituel et leur vitalité, ils peuvent contribuer à revitaliser des communautés ecclésiales figées et alourdies, où le désert spirituel avance de manière menaçante», explique le pape. Il considère ainsi que la présence des migrants doit être «reconnue et appréciée comme une véritable bénédiction divine, une occasion de s’ouvrir à la grâce de Dieu qui donne une nouvelle énergie et une nouvelle espérance à son Église».
Ils peuvent ainsi ouvrir «de nouveaux chemins de foi là où le message de Jésus-Christ n’est pas encore arrivé» ou engager «des dialogues interreligieux» alimentés par «la recherche de valeurs communes».
Il invite donc les catholiques des pays d’accueil à recevoir ces migrants et réfugiés «comme des frères et sœurs, membres d’une famille où ils peuvent exprimer leurs talents et participer pleinement à la vie communautaire». (cath.ch/imedia/cv/rz)