Pour Mgr Ambongo, avec Léon XIV l’Église affirme son unité et œuvre à la paix
Évoquant la vitesse avec laquelle le conclave a élu le nouveau pape Léon XIV, le cardinal Fridolin Ambongo dit y voir la preuve de l’unité de l’Église universelle. «On dit que l’Église est divisée, qu’il y a des conservateurs et des progressistes. Ces catégories-là n’existent pas quand les cardinaux sont entre eux.»
«Les cardinaux ont fait preuve d’une compréhension beaucoup plus approfondie de ce qu’est la nature réelle de l’Église», a déclaré au micro de Radio Vatican–Vatican News, Mgr Ambongo, archevêque de Kinshasa (RDC) et président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM). «L’Église, ce n’est pas une idéologie, comme on entend parfois les médias le raconter, mais c’est plutôt l’attachement à une personne, Jésus-Christ.»
La paix, c’est en premier une disposition intérieure
Ce message d’unité donné par les cardinaux revête pour lui une grande importance dans monde déchiré par de nombreuses guerres. Ce que le pape François appelait «la troisième guerre mondiale». «Nous avons voulu, en tant que collège des cardinaux, un nouveau pape qui continue, un peu sur le chemin du pape François, à rappeler à la conscience de l’humanité que nous sommes tous des frères: Fratelli Tutti!»
Le pape Léon XIV est dans cette ligne-là, a fait remarquer le cardinal congolais. Sa première allocution prononcée le 8 mai 2025 a été un appel en faveur de la paix. «La paix n’est pas une donnée qui nous tombe comme ça sur la tête, a expliqué Mgr Ambongo. Elle demande de notre part engagement et volonté, et aussi une bonne disposition intérieure de vouloir du bien aux autres. Et je crois que le nouveau pape nous aidera sur ce point-là.»
La synodalité, un chemin important pour l’Afrique
Le cardinal Ambongo a rappelé que Robert Francis Prevost a visité de nombreux pays alors qu’il était supérieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, notamment en Afrique, et qu’il s’est rendu ainsi en République démocratique du Congo, un pays en proie à une recrudescence de conflits depuis février 2025 suite à une entrée de troupes rwandaises. «Globalement, beaucoup de pays africains sont en difficulté. Et à l’origine de ces difficultés, il y a des difficultés au niveau du ›vivre ensemble’», entre Africains eux-mêmes, certes, mais aussi du fait d’interventions de puissances étrangères.
Pour le cardinal congolais, la synodalité voulue par le pape François est en ce sens une voie possible pour développer la paix sur le continent, et il serait important que Léon XIV «aille de l’avant avec le processus synodal». (cath.ch/vm/lb)