Ouagadougou: Conférence sur le multilinguisme pour unir le continent africain
Pour une intégration des langues et des cultures africaines dans le système scolaire
Ouagadougou, 27 janvier 2010 (Apic) La Conférence d’Ouagadougou sur l’intégration des langues et des cultures africaines dans le système scolaire s’est conclue mardi au Burkina Faso par l’approbation d’un document politique, visant à promouvoir l’insertion des idiomes traditionnels dans les programmes scolaires.
«L’Afrique est le seul continent où les enfants vont à l’école pour apprendre une langue étrangère, comme l’anglais ou le français, imposés sous l’ère coloniale», a déclaré à la veille de la Conférence Adama Ouane, directeur de l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie (Uil).
Les délégués de 26 pays ont pris part à la rencontre d’Ouagadougou, sous la coordination de la Conférence des Ministres de l’éducation de l’Union africaine (Comedaf) et de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), et ont notamment mis l’accent sur le patrimoine que représentent le multilinguisme et la diversité culturelle. Selon le ministre adjoint kenyan Patrick Ayiecho Oliveny, cité par Misna, l’enseignement des idiomes autochtones pourrait donner naissance à une identité qui ne découlerait plus des langues européennes.
Une étude menée au cours des quatre dernières années à la requête de la Comedaf, présentée lors de la conférence, indique notamment que l’enseignement dans la langue maternelle, surtout pendant les premières classes élémentaires, accélère les temps d’apprentissage.
Selon Alcinou Da Costa, responsable de la Communication de l’Adea, l’enseignement des idiomes africains se rattache également aux espoirs relatifs à l’intégration politique du continent. «Le document d’Ouagadougou, a-t-il déclaré à Misna, prévoit que chaque pays a la possibilité de choisir les idiomes à privilégier à partir d’une évaluation des différentes caractéristiques régionales».
De leur côté, des pays comme le Kenya et l’Ouganda ont reconnu le statut de langue officielle au swahili, parlé par des millions d’Africains dans l’Est et le centre du continent. «Ce même choix, soutient le responsable de l’Adea, pourrait être opéré pour le hausa, parlé du Burkina Faso au Congo, ou pour le dioula, qui se parle du Sahel au Golfe de Guinée: la sauvegarde de la culture africaine doit s’étendre au-delà des frontières imposées par les colonisateurs». (apic/misna/pr)