Pourquoi une canonisation ?
«Tout groupe humain ou religieux a besoin de » modèles de référence «, de leaders qui soient l’expression de ses idéaux et de ses objectifs», répond Benito Arbues, supérieur général des Frères maristes, à la question du pourquoi de cette canonisation. Le souvenir de personnes qui ont eu un impact positif dans notre croissance humaine et spirituelle est présent chez chacun. L’Eglise elle aussi a besoin de modèles, d’hommes et de femmes qui, par leur vie, ont vécu d’une façon particulière et ont enseigné d’une manière évidente à être disciples de Jésus.
On a souvent tendance à identifier un «saint» par les miracles qu’il a faits. Mais non, le saint n’est pas un surhomme. Ce n’est pas un extra-terrestre. Un saint ou une sainte, c’est quelqu’un qui consacre sa vie à faire changer des choses importantes. Et pour changer le mal, il n’y pas d’autre technique que de changer sa propre vie et de la mettre au service du Royaume de Dieu, de la donner généreusement et par amour, dans une attitude de conversion.
Pour nous les Frères cette canonisation est une grâce qui nous confirme dans notre vocation comme laïcs consacrés qui voulons suivre Jésus sur les traces de Marcellin, en évangélisant les jeunes par l’éducation, conclut Benito Arbues.
Le miracle de la canonisation
Le Frère Heriberto (Heinrich Gerhard) Weber est né à Essen, Allemagne, le 19 mars 1908. Après sa formation, il exerce pendant quelques années comme professeur en Allemagne. En 1937, il doit s’exiler en Uruguay avec un groupe nombreux de Frères allemands chassés par les Nazis. Pendant de nombreuses années, il exercera son activité apostolique en Uruguay comme enseignant. En mai 1976, en pleine activité, il est frappé de fortes fièvres et des douleurs intenses dans la colonne vertébrale l’obligeant à garder le lit. Les médecins diagnostiquent une «infection pulmonaire grave, caractérisée par dissémination pulmonaire bilatérale avec insuffisance respiratoire notable, sur un sujet atteint de très graves complications pour son état général». Le Frère Heriberto est alors admis dans un état désespéré au sanatorium.
Le 13 juillet, les Frères de la Province d’Uruguay et les élèves commencent une neuvaine pour demander la guérison du Frère Heriberto par l’intercession du Bienheureux Marcellin Champagnat. A la fin de la neuvaine, le malade ressent une amélioration et les radiographies prises alors révèlent que le mal a disparu. Les divers examens scientifiques concluent à une guérison complète et inexplicable. En 1998, la Congrégation pour la cause des saints conclut au caractère miraculeux des faits ouvrant ainsi la voie à la canonisation du Père Champagnat. (apic/mp)