Afrique: Lutte contre la faim en Afrique et autosuffisance alimentaire dans le continent
Près de 800 personnalités lancent la révolution verte
Accra, 6 septembre 2010 (Apic) Près de huit cents personnalités dont des ministres, chefs d’entreprises, banquiers, experts et représentants d’organisations internationales, ont lancé samedi 4 septembre à Accra, au Ghana, « la révolution verte », destinée à encourager les investissements et la coopération dans le domaine de l’agriculture en Afrique, afin d’aider le continent à arriver à l’autosuffisance alimentaire, voire à l’exportation.
A l’issue d’un Forum de quatre jours (du 1er au 4 septembre) consacré à cette révolution verte, ils ont reconnu que le chemin pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en Afrique est encore long. Pour que le secteur agricole fonctionne à plein régime, l’Afrique a besoin de 39 milliards de dollars (39,6 milliards de CHF) par an, a rapporté radio France internationale.
Selon les participants au Forum, « pour transformer l’Afrique en grenier, le secteur privé doit aussi retrousser ses manches et soutenir le secteur public dans ses efforts pour construire l’agriculture du continent»,
Le Forum était organisé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), présidée par Koffi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, en que président du conseil.
200 millions d’Africains, dont 33 millions d’enfants touchés par la faim
Selon les estimations des organisations internationales, 200 millions d’Africains dont 33 millions d’enfants sont confrontées à l’insuffisance alimentaire et à la malnutrition, du fait de la famine liée à une agriculture négligée, depuis longtemps au niveau national et international.
Pour AGRA, l’Afrique est la seule région du monde où la sécurité alimentaire et le niveau de vie des populations « se détériorent globalement ». Au cours des quinze dernières années, le nombre d’Africains vivants au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté de 50 %. Un tiers de la population du continent souffre de la faim.
« Le moment est venu pour toute l’Afrique », a déclaré Koffi Annan. « Ensemble, dans un seul mouvement, nous allons nourrir l’Afrique. Nous n’allons pas laisser mourir de faim ce continent », a-t-il poursuivi. « Quand j’ai pris la présidence de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, j’avais la certitude qu’une révolution verte était possible. Aujourd’hui, je sais qu’elle est possible, parce qu’elle a déjà commencé, et ce, grâce à des femmes et des hommes comme vous. Continuons sur cette lancée pour qu’elle soit une réalité », a-t-il enfin souligné.
Changer d’état d’esprit
Minzengo Pinda, Premier ministre tanzanien, a dit partager la vision de Koffi Annan sur la viabilité du projet. Il sollicite l’aide des gouvernements et du secteur privé, tout en invitant les Africains, à un changement d’état d’esprit. « Nous avons maintenant le temps de repenser, d’organiser nos idées, de nous organiser nous-mêmes. Alors, j’appelle tous les Africains à abandonner l’idée que nous ne sommes pas capables », a-t-il notamment plaidé, tout en estimant que les Africains doivent créer une nouvelle approche. « Dans le passé, c’est évident, peut-être, nous n’avions pas de bons centres de recherche sur le continent, mais aujourd’hui, nous les avons. Alors, je pense que nous devons nous serrer les coudes et dire que nous devons sortir nos populations de la pauvreté », a encore relevé le chef du gouvernement tanzanien. Il a rappelé que la plupart des Africains sont agriculteurs, et que, de ce fait, ils doivent faire évoluer leur activité vers une agriculture commerciale.
En écho à ces interventions, la Banque sud-africaine standard Bank a annoncé, a la fin du Forum, samedi 4 septembre, qu’en partenariat avec l’AGRA, elle accordera des prêts de 100 millions de dollars (101,7 millions de CHF) à des agriculteurs africains. Ces prêts seront répartis entre quelques 750’000 petits agriculteurs du Mozambique, du Ghana, de la Tanzanie et de l’Ouganda. (apic/ibc/js)