l’Ordre du Temple Solaire, la commune de Salvan entend bien en retirer
Propulsée à la une de l’actualité mondiale après le drame de la secte de
quelques profits, à l’heure des difficultés économiques. En bon gestionnaire soucieux de faire naître de la cendre le pécule – quelque 500’000 francs
– le président de Salvan, Pierre-Angel Piasenta lance un «Appel pressant
aux communes suisses». En jouant la corde mi-sensible mi-macabre de la solidarité après les événements que l’on sait.
«Après le drame de l’Ordre du Temple Solaire en octobre dernier, la commune de Salvan doit faire face à de nouvelles difficultés et se trouve contrainte de lancer un appel pressant et à la solidarité auprès des communes
suisses», peut-on lire dans le préambule d’une lettre adressée voici une
semaine à l’ensemble des communes suisses. Plus de 3’000. Dont certaines
n’ont que peu apprécié l’amalgame.
La commune de Salvan a donc besoin d’argent. Pour une école? un terrain
de jeu? Que nenni. Son infrastructure touristique n’est plus adaptée. Ses
remontées mécaniques sont défectueuses. Le drame, pour une station qui vit
du tourisme, du tourisme uniquement. Et de la neige, lorsqu’il en tombe.
Pour moderniser la télécabine de la station qui ne répond plus aux normes
prescrites par l’Office fédéral des Transports, Pierre-Angel Piasenta et
son Conseil utilisent les grands moyens. «Pour la survie de la commune»,
n’hésite-t-on pas à argumenter du côté de Salvan.
«La commune a investi 2,5 millions de francs en deux ans pour remettre à
neuf les installations. On pensait pouvoir augmenter suffisament le capital-action sans solliciter les banques. Or il nous manque 500’000 francs»,
explique le président de Commune. D’où l’appel à la mobilisation générale.
Sans volonté de créer un quelconque lien entre l’événement d’octobre et les
besoins de la commune, assure-t-il. Avant d’admettre: «Après la première
phrase dans la lettre, le destinataire sait exactement de quelle commune il
s’agit… Car les gens ont encore en mémoire ce qui s’y est passé». Vous
avez dit amalgame?
Quant aux communes sollicitées, force est pour l’heure de constater
qu’elles ne sont pas tout feu tout flamme pour répondre: «A ce jour, nous
avons reçu deux fois 500 francs… et quelques lettres nous disant que la
conjoncture ne permet pas de répondre favorablement à la demande».
Réuni mardi, le Conseil communal de Fribourg a décidé de ne donner aucune suite. Quant au village de Cheiry, l’autre lieu touché par le massacre
d’octobre, sans doute prendra-t-il la même décision: «Cette démarche est
déplacée… l’amalgame est de mauvais goût. Je ne vois pas le rapport»,
commente le secrétaire communal Serge Thierrin. Une appréciation que partagent nombre d’autres communes… qui jugent ma foi fort mal la méthode
utilisée par Salvan pour remonter la pente. Pierre Rottet, APIC